Cinq poèmes de Bai Juyi
白居易诗五首
Bai Juyi 白居易 ( 772 – 846 ) , l’une des trois sommités de la poésie de la dynastie des Tang, brille encore de nos jours au firmament poétique chinois.
Alias "Le Tian" 乐天 ( Bienheureux ; Sans Souci ), il se donna au crépuscule de l’âge le titre de : 香山居士 ( ermite Montagne parfumée ) pour se consacrer à son perfectionnement dans la méditation taoïste.
Plusieurs fois nommé à de hautes fonctions auprès de l’Empereur, Bai Juyi perturba, par ses idées non conventionnelles, les hauts milieux mandarins qui cherchèrent donc à l’évincer et à l’éloigner de la Cité Impériale : Chang-an 长安 .
Vers la fin de sa vie, il fut relégué au poste de - "Préfet des Beaux et Riches départements de Suzhou et Hangzhou "- connus comme le
« paradis sur terre » grâce à leurs magnifiques paysages, ce qui a beaucoup joué dans sa composition poétique empreinte de beauté.
Bai Juyi aimait se lier d’amitié avec des gens cultivés. Ce fut le cas avec deux poètes très célèbres de l’Empire Chinois :
Li bai 李白 et Du Fu 杜甫.
Très ami avec un autre poète important de l'époque :
Yuan Zhen 元稹, ils composaient et fredonnaient fréquemment ensemble des poèmes improvisés. On en trouve des anecdotes pittoresques dans les annales de la poésie ancienne chinoise.
Les poèmes de Bai Juyi sont proches de la vie de l’époque. Son vocabulaire poétique est remarquable et populaire, par conséquent facile à comprendre et à réciter.
On aime en Chine initier les enfants à la poésie ancienne en leur faisant réciter ses poèmes.
Voici cinq de ses nombreuses compositions poétiques :
1
舟中夜坐
潭边霁后多清景
桥下凉来足好风
秋鹤一双船一只
夜深相伴月明中
La nuit, assis dans ma barque Au bord de l’étang, le paysage est limpide après la pluie
Sous le pont, il fait frais avec un vent fort
Deux grues d’automne dans ma barque
A la nuit profonde elles m’accompagnent sous la lune lumineuse
2
夜 凉
露白风清庭户凉
老人先著夹衣裳
舞腰歌袖抛何处
唯对无弦琴一张
Nuit fraiche
La rosée blanche, le vent limpide, la cour dans la fraîcheur
Le vieillard met avant tout une veste doublée
Les autres vêtements à la taille de danseuse et aux manches de chanteuse, où sont-ils maintenant ?
Devant moi, un seul luth sans cordes
(à suivre)