Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

samedi 22 mai 2021

Dix femmes calligraphes dans l’histoire chinoise (suite) 中国古代十大女书法家 (3)

 薛涛 

Xue Tao ( 768 ? – 831 ? )  



 La poétesse légendaire de la dynastie des Tang ( 618 – 907 ), est née dans une famille de grands mandarins. Son père était un illustre poète et un excellent calligraphe qui était très influant dans la capitale de l’empire. 

 Dès son enfance, Xue Tao reçut une éducation rigoureuse et complète : poésie, calligraphie, peinture , musique et antiquité. Elle excella dans tous ces domaines. Sur le plan de sa calligraphie, les experts contemporains apprécient unanimement l’élégance de ses traits très fluides et la respiration entre les mots et aiment dire qu’elle était influencée par l’important calligraphe de l’époque, Yuan Zhen 元稹 dont elle tomba amoureuse pendant quelques temps.


(cliquez sur les 'images pour les agrandir)
     L’illustration ci-dessus ne nous offre qu’un aperçu flou, vague, mais si on la regarde attentivement, on pourra constater la très belle calligraphie de l’auteur qui atteignit la perfection du xing-cao. 


    Je sens que Xue Tao maîtrisait parfaitement le pinceau (dont elle n’ utilisait que la pointe et le côté droit) et que les experts appellent « 右锋 » ( le côté tranchant droit du pinceau ). Quand on insiste sur ce côté du pinceau, les traits peuvent être tantôt très 

« volants », tantôt très appuyés. Ceci donne à l’oeuvre à la fois légèreté et stabilité. J’apprécie beaucoup sa technique qui répondait à sa volonté.

Xue Tao composa beaucoup de poèmes qu’elle calligraphia sur  un genre de papier de riz de couleur rose qu’elle fabriquait elle-même. 

Ce papier est réputé dans l’histoire et appelé « papier xue tao ». 


    Pour plus d’informations, mes lecteurs pourront lire trois de ses poemes dans mon livre « Femmes poètes de la Chine »

    p 71- Observant le printemps (ci-dessus)

 p 72    - Pivoine

  p 73  - Saluer le départ de mon ami Lu

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吴彩鸾


Wu Cailuan ( ? - ? ) : 


On ne trouve aucune trace de sa date de naissance ni de celle de son décès. On sait qu’elle vivait sous le règne de l’empereur Weng Zong 文宗 des Tang qui régna de 826 à 841.

Née dans une famille pauvre, elle copiait des textes et des livres pour de grands mandarins, ce qui lui permettait de vivre correctement.

Dans les annales historiques, des notes donnent une liste assez longue des livres qu’elle a copiés, par exemple : 

« A propos de la rime dans la poésie », « Du jade », « Classique sur la musique » etc... 




Regardons l’illustration ci-dessus : son petit kaishu 小楷est exceptionnellement élégant. Dans le petit kaishu, existe un style appelé 蝇头小楷 qui veut dire minuscule kaishu pattes de mouche. Cette illustration  en est un exemple. Wu Cailuan est l’experte de ces élégants idéogrammes. 

Sachez que蝇头小楷 est très difficile à réaliser, le minuscule pinceau à une huitaine de poils de loup. Il est absolument nécessaire pour le faire. 

De plus en plus renommée dans la capitale impériale, de hauts mandarins se l’arrachaient pour lui demander de copier leurs recueils de poèmes, en lui promettant des sommes importantes. Elle travaillait donc beaucoup et ses copies furent jalousement gardées par de grands lettrés, certaines ont été transmises jusqu’à nos jours.

                                                                                                        (à suivre)


lundi 17 mai 2021

Dix femmes calligraphes dans l’histoire chinoise (suite)

 中国古代十大女书法家 (2)

卫夫人


Madame Wei

de son prénom Shuo vécut sous la dynastie des Jin de l’est (317 – 420 ), dans une famille de grands lettrés : ses arrières- grands-parents, ses grands-parents et ses parents furent tous de célèbres calligraphes .

Dès l’âge de 4 ans, Wei Shuo prit le pinceau aux côtés de Zhong Yao 钟繇, grand ténor de calligraphie kaishu. Elle se distingua très tôt dans la capitale impériale par son harmonieux kaishu d’une grande  élégance. Admirons un exemple ci dessous :

Illustration 2
Ses traits sont remarquablement disposés, bien compacts, plein d’énergie qui circule avec douceur entre les traits et les lignes.

Madame Wei avait une cousine lointaine dont le fils s’appelait Wang Xizhi 王羲之. Grâce à cette relation, le très jeune Wang Xizhi apprit la calligraphie auprès de Madame Wei. Le joli kaishu de Wang porte nettement l’influence de Madame Wei :

 

      Illustration 3 :  style "minuscule Kaishu"


....

Arrêtons-nous un instant sur l’illustration 3 dont les mots sont calligraphiés dans le style appelé par les historiens calligraphiques : 

« minuscule kaishu » 簪花小楷 

A l’origine en chinois, ces quatre mots簪花小楷 signifient le petit kaishu, comme de minuscules fleurs (par exemple fleurs d’osmanthe bien parfumées,  petits boutons de muguet, etc… ) portées par les femmes dans leurs cheveux. On y voit les mots bien alignés, de la même dimension, et le commencement et la fin de chaque trait sont légèrement appuyés. On n’y remarque aucune expansion de trait. C’est justement une des caractéristiques du kaishu de Wang Xizhi.

Quand on admire attentivement le petit kaishu de Madame Wei, on trouve encore un autre phénomène  : dans ses oeuvres ( par exemple illustration 2 dont les mots sont agrandis ), elle aimait soulever intentionnellement le côté droit du mot pour l’ouvrir vers la droite (côté est, côté yang). On sait que l’énergie bénéfique vient de l’est 紫气东来 ce style plait énormément aux Chinois.


(A suivre)