Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

mardi 30 juillet 2019

DIALOGUE CALLIGRAPHIQUE 5 -

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....Parlons de "shan shui hua"
问答山水画


Léa A : Y a t il un ordre précis à respecter dans le processus de création ?

Shi Bo : Chaque maître a sa propre procédure. Par exemple, Shi Tao (石涛) aimait peindre dabord le grand contour  ( peindre limmensité ) pour encadrer les détails ( exprimer la profondeur ) qui suivaient , alors que Zhang Daqian ( 张大千 ) commençait souvent par les détails pour finir par des coups de pinceau sur le contour du tableau. Mais ce n’est pas toujours cette règle qui régissait leur pinceau, chacun pouvait aussi procéder inversement.


Léa A : Quels éléments doivent être présents dans ces peintures de shan shui hua ? 

Huang Bijong - cliquer sur l'image pour l'agrandir
Shi Bo : Comme son nom l’indique, shan shui hua est une peinture sur la montagne et l’eau qui y sont donc deux éléments indispensables 
Montagne : elle peut y figurer sous forme de rocher, de haut sommet lointain enveloppé par des nuages ou des brumes, ou bien d’un contour flou sur le dernier plan du tableau
Eau : qui donne la vie et le mouvement au tableau, elle peut être une étendue d’eau, un lac, une rivière, un fleuve, un ruisseau, une cascade (chute d’eau), ou bien même la pluie ou la neige…
A part la montagne et l’eau, on peut y ajouter des arbres, des oiseaux, des sentiers reliés par un pont en bois, et une petite maison ou un pavillon entouré d’arbustes. Sur l’étendue d’eau, on peut aussi dessiner des barques, un ou deux pêcheurs, etc.
Les tableaux de shan shui hua présentent toujours plusieurs plans :
le premier plan est le paysage le plus proche des yeux de lecteurs ; le deuxième plan est le plus en vue et occupe la plus grande superficie du tableau ; le troisième plan décrit les éléments lointains, les lignes ou les points du pinceau sont plus fins et plus flous ; le quatrième plan décrit l’immensité qui suscite la méditation des lecteurs dont l’imagination peut galoper dans cette immensité infiniment lointaine et floue.

Léa A :L'artiste, peut-il se laisser aller à des fantaisies ? Ou doit-il peindre de façon académique les arbres, les rochers, les cascades.   ?

Shi Bo : Sur le plan de technique, l’artiste doit suivre les règles mille fois prouvées efficaces par nos anciens. Par exemple pour peindre des bambous, les feuilles et le corps du tronc ont été minutieusement étudiés par nos anciens, il vaut mieux les suivre pour ne pas faire fausse route. Quant à l’état d’âme que l’artiste veut exprimer, il peut donner libre cours à son imagination et à ses fantaisies. Il s’agit là de la vraie création artistique.
Je vis depuis plus de trente ans parmi des artistes européens, je vois souvent que dès le début on veut déjà exprimer des fantaisies au lieu d’apprendre les techniques de base sur les traits, les points, les plans et la disposition des éléments du tableau. Cela est diamétralement opposé au chemin traditionnel chinois d’apprentissage. Mais on est libre, je ne suis pas contre cette liberté.
(à suivre.......)

jeudi 18 juillet 2019

DIALOGUE CALLIGRAPHIQUE 5 -

Parlons de "shan shui hua"
问答山水画
(1)
Léa A :  Vous savez que j'adore les shan shui hua !  Je les aime car elles sont mystérieuses. Dans les dialogues calligraphiques, pouvez-vous prendre ma question pour parler plus en détails des shan shui hua? 

Shi Bo : Oui, bien sûr. Shan shui hua est un vaste sujet. Je ne la pratique plus depuis que je suis en France, car je ne trouve plus l’inspiration environnante. Mais tu peux me poser des questions concrètes auxquelles j’essayerai de répondre autant que je peux.

Léa A : parlez-moi tout d’abord des problèmes concrets : le support, la taille ,la technique de ces peintures à l'encre.

Shi Bo : Pour tous les peintres chinois traditionnels, le support n'est autre que le papier de riz qui absorbe et diffuse parfaitement lencre. 
Certains peintres, tels que Zhao Wuji - 赵无极- (Plus connu en France sous le nom de Zao Wou-Ki) essaient de combiner la peinture chinoise à la peinture occidentale, ils utilisent d’autres supports .
ZHAO WUJI (赵无极)- ici une peinture sur toile de très grande dimension

A propos de la taille, aucune règle nexiste, chacun peut choisir la dimension de son œuvre. En principe, shan shui hua se déploie verticalement ou horizontalement. Verticalement pour exprimer la profondeur de shan shui ( 山水- montagne et eaux) et horizontalement pour montrer l’immensité de shan shui.
Ce paysage de Shen Zhou : "vivre. dans les monts Fuchan " (1347/1350) mesure 33 x 885cm - Il est exposé à Pekin au Musée de la Cité Interdite. (La peinture Chinoise ed. Hazan)

Quant à la technique des peintures shan shui, c’est très compliqué et il est difficile de traiter ce sujet en quelques mots seulement. Ceux qui enseignent cette peinture en France ont chacun leur technique, il faut les suivre pas à pas durant des années. Cest un investissement de longue patience.

Léa A : Y a t il un ordre précis à respecter dans le processus de création ?

Shi Bo : Chaque maître a sa propre procédure. Par exemple, Shi Tao (石涛) aimait peindre dabord le grand contour  ( peindre limmensité) pour encadrer les détails ( exprimer la profondeur ) qui suivaient , 
Shi Tao - A l'écoute du ruisseau à donglu

alors que Zhang Daqian ( 张大千) commençait souvent par les détails pour finir par des coups de pinceau sur le contour du tableau. Mais ce n’est pas toujours cette règle qui régissait leur pinceau, chacun pouvait aussi procéder inversement.
Zhang Daqian 张大千)
                                     (à suivre...)