Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

jeudi 21 novembre 2019

CALLIGRAPHIE : GRANDS ET PETITS FORMATS

大字和小字
Calligraphie en grand et petit format
Profitant des vacances de Toussaint , j’ai été invité par mon fils à faire un retour dans mon pays natal  (Shanghaï—Suzhou-Hangzhou.). C’était un voyage nostalgique et très évocateur.

Un jour, nous avons visité à Suzhou la pagode sur la Colline du Tigre 虎丘塔et le Temple Hanshan 寒山寺。Pendant mon enfance et mon adolescence, jy allais souvent passer mes vacances avec mes grands-parents, je connais bien ces beaux sites pittoresques.
Mais pendant ce dernier voyage, un détail m’a beaucoup fait réfléchir : partout je vois des calligraphies gravées sur de grosses pierres, certaines immenses, certaines aux caractères minuscules. Cela me rappelle les exercices calligraphiques de mon enfance. 
J’ai passé beaucoup de temps à faire des dazi 大字练习 et des xiaozi 小字练习

Mes maîtres successifs insistaient tous sur la pratique de ces deux formes de caractères, me répétant que l’exercice en grands caractères aide à parfaire la force et la souplesse du poignet ainsi que la conception de l’espace alors que l’exercice en caractères minuscules favorise l’acquisition de la précision et de la sensation du battement du coeur du pinceau.
Par conséquent, chaque jour, j’avais une petite feuille où était imprimés 400 carrés et une grande feuille à 4 grands carrés à remplir.

小字练习

Au bout de quelques années de travail patient, j’arrivais déjà à maîtriser mon pinceau pour calligraphier en petits aussi bien qu’en grands caractères. Mon dernier maître, Monsieur Xiao était très content de moi, me disant que j’avais déjà un boulevard devant moi.
大字练习

Ce dernier voyage nostalgique m'a permis de réfléchir sur mon enseignement de la calligraphie à Paris : je pense souvent à mes amis-élèves français qui me témoignent leur enthousiasme pour la culture chinoise, surtout pour la calligraphie chinoise. 

Je me dois de les guider sur une bonne voie d'apprentissage, en essayant d’améliorer ma transmission calligraphique.

Quand j’essaie de parler de l’exercice calligraphique en petit et grand format, je dois dire que les réactions sont différentes et que l’indifférence l’emporte sur l’enthousiasme.
Un tiers de mes élèves se lancent dans cette aventure bénéfique : le résultat est encourageant. 
Je décide donc d’encourager les autres élèves à essayer les exercices  en petit et grand format !

Je suis sûr...
 qu’un nouvel avenir s’étend devant tous les amateurs de la calligraphie chinoise !

vendredi 1 novembre 2019

DIALOGUES CALLIGRAPHIQUES -7- (Suite)

Catherine V : Comment évaluez-vous le prix de vos œuvres calligraphiques ?

Shi Bo : Depuis ma jeunesse, j’en ai pas mal vendu. Quand j’étais au lycée à Shanghai, c’était toujours le galeriste qui fixait le prix. Je crois avoir été bien gâté par lui, car le prix qu’il donnait dépassait souvent ce que j’attendais.
Et puis je suis allé à l’université à Pékin. Pendant 5 ans, j’ai pu participer à une seule exposition : « Les 5 jeunes calligraphes shanghaïens à Kyoto ». Mes six œuvres présentées ont été toutes vendues, à prix très fort. Les Japonais aiment beaucoup la calligraphie.
Ensuite, les années de la Révolutions Culturelle de Mao m’ont privé de toute activité calligraphique jusqu’à mon départ pour la France. Pendant cette longue période, j’ai reçu de temps en temps des Shanghaïens et des Hongkongais, qui étaient mes anciens amateurs. Je leur vendais des œuvres à prix d'ami  ( 友情價 )


 ( 友情價 ).

Catherine V : Et en France, comment fixez-vous  le prix de vos œuvres ?

ShI Bo : Il faut dire que j’ai ma conception de la valeur des œuvres d’art. Selon moi, cette valeur n’existe que quand l’œuvre est vendue. J’ai beaucoup de créations calligraphiques dans mon « nid » parisien.  Tant qu’elles dorment tranquillement sur mes étagères, elles n’ont aucune valeur. Mais les fêtes de fin d’année vont arriver, je recevrai des acquéreurs qui voudront acheter ma calligraphie. En général, je leur vends mes œuvres à un prix préférentiel qui représente tout au plus la moitié du prix que j’estime.

Catherine V : Pourquoi seulement la moitié du prix réel ?

Shi Bo : En France, on ne connaît pas bien l’art de la calligraphie chinoise, encore moins sa valeur esthétique. Si je vendais au prix que je pratique en Chine et à Hong Kong, je ne trouverais aucun acquéreur. 

Catherine V : Je vous comprends parfaitement. 

Shi Bo : Pourtant je ne me sens pas frustré, car je pense toujours que la valeur de mes œuvres commence à exister quand la vente est réalisée : son prix, accepté par moi et l’acquéreur, est sa juste valeur.

Catherine V : Merci pour toute cette explication qui m’instruit beaucoup ( 獲益匪淺 ).

獲益匪淺