... Thierry B : Oh là ! C’est très cérémonieux et solennel ! Et actuellement est-ce que cette cérémonie perdure en Chine ?
SHI Bo : Non, on n’organise plus cette cérémonie. Mais à ma connaissance, cela existe encore en privé : certains parents veulent que leurs progénitures deviennent de bons calligraphes ou de bon peintres, et ils organisent encore dans le privé ce cérémonial pour donner d’une part plus de responsabilité aux maîtres invités, et d’autre part plus d’encouragement aux enfants.
Thierry B : Je comprends. La cérémonie est solennelle, le professeur se doit d’être très sérieux dans la transmission de ses savoirs.
SHI Bo : Exactement ! Mon Maître Xia était à la fois sérieux et très gentil avec moi. Bien patient et très compétent, il m’expliquait en détail les relations entre le noir (encre) et le blanc (papier), entre le mouvement du pinceau et la respiration ; entre la présence de l’esprit dans le pinceau et le relâchement de pensée dans le vide etc… Il répétait inlassablement des traits tantôt sur le papier tantôt dans le vide.
Thierry B : Tu as eu la chance d’avoir un si grand maître !
SHI Bo : En effet ! J’ai eu cette grande chance, Monsieur Xia était grand ami de mon père, et il reste mon grand maître que je respecte toujours
尊師
Maitre vénéré
Maitre vénéré
Thierry B : Monsieur Xia était un grand artiste, il pouvait dispenser des cours, mais nous autres Français connaissons à peine notre pinceau ! Nous ne méritons pas la confiance de nos élèves….
SHI Bo : Mais si ! A condition qu’on reste toujours modeste et sérieux dans la transmission. Lorsqu’on commence à donner des cours, on se doit de travailler avec un grand sens des responsabilités.
Beaucoup de mes élèves animent des cours de calligraphie en France comme dans d’autres pays en Europe. Je les encourage et je suis fier d’eux.
Thierry B : Je remarque qu’ en France des associations invitent des étudiants chinois à donner des cours. Je pense que c’est une bonne voie à suivre.
SHI Bo : Tous les Chinois ne sont pas calligraphes, ils savent tous écrire le chinois, mais ils ne sont pas forcément tous bons en calligraphie.
Thierry B : Est-ce qu’on peut créer son programme de cours de calligraphie en liant le pinceau avec Qi-Gong et Tai-Ji ?
SHI Bo : Je ne connais pas bien ces deux sports assez répandus en Chine et aussi en France. Je ne suis pas contre les idées créatrices. Tu es maître du Qi-Gong, tu es mieux placé que moi pour savoir si on peut organiser des cours combinant Qi et Pinceau
气和笔书法课
Qi et pinceau : cours de calligraphie
Qi et pinceau : cours de calligraphie
Thierry B : Je vais y réfléchir.
SHI Bo : Tu as appris la calligraphie depuis des années, tu peux donner des cours calligraphiques de base. J’espère que tu travailleras consciencieusement avec tes élèves.
Thierry B : Bien sûr que oui. Merci beaucoup !.