Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

dimanche 26 février 2017

A PROPOS DE MON NID RUDIMENTAIRE - I -


Tous ceux qui me fréquentent savent que j’habite un petit studio exigu et vieilli dans le beau quartier de Montparnasse. Depuis plus de quinze ans, je m’y sens bien à l’aise, je le considère intimement dans mon esprit d’ermite solitaire comme mon « nid » douillet et pratique. Je ne sais plus combien de livres et d’œuvres de calligraphie sont nés dans le silence et dans la douceur que m’offre généreusement ce « nid » rudimentaire.
Mais il arrive que de temps en temps l’attitude de certains de mes élèves me gêne pour ne pas dire: me fait  de la peine.
Il y a huit ans, après cinq cours avec moi, une élève refusait de continuer à venir chez moi, uniquement à cause de mon logis « trop petit et trop délabré »  - Sic. Son air hautain  m’a profondément blessé pendant longtemps.
Une autre élève croyait nécessaire de pointer sans cesse du doigt les installations de mon « nid », je sentais bien que le logement l’indisposait. Enfin elle a fini par arrêter ses cours avec moi…
Une autre élève m’a déclaré ceci : « Attirée par votre grande célébrité, je viens chez vous chercher la beauté, mais ici tout est vieilli, aucun confort… » . J’ai stoppé rapidement les cours avec elle .
Toutes ces réactions  provoquent des remous dans mon esprit en me donnant un goût amer car cela me rappelle mes dix années en prison pendant la Révolution culturelle de Mao : sur la mi-pente de la montagne Zhongtiao - province Shanxi - un vieux temple envahi par des araignées et des serpents, sans fenêtres, aux murs à moitié effondrés, où j’ai subi d’innombrables attaques d’insectes et les intempéries sans parler des brutalités infligées allègrement par deux jeunes gardes rouges. Avec cette expérience de vie douloureuse, je me sens bien protégé, bien à l’aise dans mon « nid » actuel, je suis maître de moi, de mon âme et de mon temps : je sens que ce minuscule univers m’appartient entièrement… Que demander de plus !
J’offre à ceux qui ne me comprennent pas ces deux vers qui cristallisent mon état d’esprit :

                 君不見五尺斗室簡與陋


Votre honneur, vous ne comprenez pas ce logis exigu et rudimentaire
君不知古稀幽人安且樂


Votre honneur, vous ne voyez pas que ce vieil ermite s’y sent en sécurité et heureux
L’incompréhension de certains élèves à propos de mon logement me rappelle aussi le célèbre texte du grand poète de la Dynastie des Tang  Liu Yuxi 刘禹锡 ( 772 – 842 ). 
Ce haut fonctionnaire érudit participa à un groupement de grands intellectuels réformistes de la capitale impériale, mais le clan des conservateurs jouissait de l’appui de l’empereur. La tentative des réformistes fut écrasée. Liu Yuxi fut relégué dans le district Hezhou, province de l’Anhui, en tant que conseiller juridique. Le préfet du district lui accorda une maison de trois pièces en périphérie du chef-lieu, au bord d’une rivière. Liu Yuxi ne s’y sentait pas isolé, bien au contraire, il prenait beaucoup de plaisir dans cet isolement. Il apposa deux vers poétiques sur les deux battants de la porte de sa nouvelle maison :

                                                  面對大江觀白帆

Face à ce grand fleuve j’admire des voiles blanches




身在和州思爭辯 
Installé au district Hezhou je pense aux débats politiques.
Mécontent de cette insolence, le préfet ordonna de déménager le conseiller juridique dans une petite maison à deux pièces, encore plus loin de la ville.
                                                                                     (suite dans le prochain post.......)

lundi 20 février 2017

MES EXERCICES CALLIGRAPHIQUES - 46 - 47





46
 Sur une campagne déserte et silencieuse je contemple le paysage extraordinaire
Et puis au retour dans mon pavillon vide je lis oisivement un livre de contes.
荒野靜看奇觀 
空樓閒讀故事







47 -
  Lorsque le sentier dallé est couvert de verdure l’homme s’enivre des bambous

Il cherche le printemps là où rougeoient les cent fleurs.


石徑綠時人醉竹
百華紅處客尋春


samedi 11 février 2017

PROVERBES 76 À 80

 76  孤芳自赏
gū fāng zì shǎng

 : seul ; isolé ; rare
 : le parfum
 : soi-même
 : admirer ; déguster
S’admirer soi-même ; se considérer comme une belle fleur unique de son genre ; se regarder avec complaisance ; n’avoir d’admiration que pour soi-même ; narcissisme

77  故弄玄虚
gù nòng xuán xū
 : la raison ; la cause ; à dessein ; ancien
 : faire ; manipuler
 : noir ; mystérieux
 : vide ; creux

Rendre délibérément mystérieuses les choses simples ; faire tourner le miroir aux alouettes ; avoir recours aux subtilités ; mettre du mystère dans quelque chose.


78  顾此失彼
gù cǐ shī bǐ  
 : regarder ; se préoccuper
 : ceci
 : perdre
 : celà 
Tenir compte d’une chose et perdre de vue l’autre ; saisir une chose et laisser échapper l’autre ; ne pas pouvoir tout faire à la fois ; ne pas pouvoir penser à tout. 

79  挂羊头  卖狗肉
guà yáng tóu   mài gǒu ròu
 : suspendre ; accrocher
 : le mouton
 : la tête
 : vendre
 : le chien
 : la viande
Mettre une tête de mouton comme enseigne pour vendre en réalité de la viande de chien ; vendre du chien pour du mouton ; faire prendre des vessies pour des lanternes  donner le change.


80  光阴似箭  日月如梭
guāng yīn sì jiàn    rì yuè rú suō

 : la lumière
 : sombre
 : comme ; pareil à
 : la flèche
 : le soleil
 : la lune
 : comme ; pareil à
 : la navette
Le temps vole comme une flèche, le soleil et la lune passent aussi vite que la navette ; le temps passe (fuit) comme une flèche (un trait) ; comme le temps passe vite.