Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

mardi 28 août 2018

L'IMMORTEL POETE LI BAI QUE JE VÉNÈRE - 1


诗仙李白之永恒

L’Immortel poète Li Bai que je vénère

Au firmament de la poésie chinoise brillent de multiples étoiles-poètes qui nous séduisent, nous éclairent et nous charment par leurs créations poétiques éternelles. Parmi cette pléiade de grands hommes et femmes, j’ai une admiration particulière pour Li Bai réputé comme « Immortel».
Li Bai est né en 701, dans une petite ville de Kirghizistan en Asie centrale. En effet, à cette époque-là son père y était accrédité, par la cour impériale, en tant que commandant de la garnison militaire, le Kirghizistan étant un territoire appartenant à l’empire de la dynastie des Tang.
Quand Li Bai avait 4 ans, son père fut rappelé par l’empereur et fut nommé gouverneur du district Changlong (aujourd’hui la ville Jiangyou dans la province du Sichuan). Li Bai y passa son enfance et son adolescence.
D’un caractère insoumis, Li Bai commença très jeune ses multiples voyages à travers l’immense territoire de l’empire des Tang, tissant ainsi des liens avec de nombreux lettrés de haut rang. Ses vagabondages lui permirent de visiter de beaux sites historiques et culturels, ce qui lui donna une profonde inspiration poétique.  En lisant ses nombreux poèmes qui nous émeuvent encore aujourd’hui, on peut sentir le silence qui règne dans l’immensité des montagnes et des fleuves.
Ode au profond silence de la nature
Li Bai, tous les Chinois ou presque connaissent ce nom grâce à ses poèmes éternels.
Aussi appelé Ermite du Lotus bleu ( 青莲居士) , il cherchait le silence et la sérénité dans la nature ( montagnes et eaux ) et durant toute sa vie en errance à travers la Chine, il composa de nombreux poèmes pour chanter le silence du paysage. Par conséquent, les spécialistes de la poésie chinoise sont unanimes pour dire que Li Bai est un grand maître de la description poétique du silence de la nature, certains vont même jusqu’à affirmer que Li Bai est l’un des premiers initiateurs de la poésie Montagnes-Eaux ( 山水诗 ) . 
Dans ses poèmes chantant les louanges du silence, on pourrait presqu’entendre le murmure du silence. Voyons quelques exemples :

Pensée nocturne

夜思
床前明月光,
疑是地上霜。
舉頭望明月,
低頭思故鄉。


Devant mon lit, le clair de la lune
Le sol paraît couvert de givre
Tête levée, je contemple la lune
Tête baissée, je pense à mon pays natal
Deux pages de "Passion a l'encre" de shi Bo et Elisabeth Bourgeas.

Dans ce poème, il n’y a que le clair de la lune devant les yeux de l’auteur et le pays natal dans sa tête.
Paysage limpide.
Aucun bruit.
Silence profond 
Assis seul devant le mont Jingting



独 坐 敬 亭 山
众鸟高飞尽    
孤云独去闲
相看两不厌    
只有敬亭山




Les oiseaux s’éloignent très haut et disparaissent
Un nuage solitaire s’efface avec nonchalance
Le mont et l’homme se contemplent sans cesse
Je sens que seul existe le mont Jingting

Ce poème nous offre un paysage plein de mouvements ( les oiseaux s’éloignent et un nuage s’efface ), mais aucun bruit, tout est figé dans le silence absolu qui relie l’homme au mont Jingting. Il semble que l’homme sombre dans la profondeur du silence.

samedi 18 août 2018

MES EXERCICES CALLIGRAPHIQUES - 58


姑蘇城外寒山寺
夜半鐘聲到客船
En dehors de la ville de Gu Su 
se dresse le temple de Hanshan
A minuit le tintement de sa cloche
Parvient jusqu’à ma barque.







lundi 6 août 2018

CE MYSTERIEUX LANTINGXU DE WANG XIZHI 王羲之的兰亭序之谜 - 3

Préface au Recueil du Pavillon Lanting

Les 324 mots de ce rarissime texte furent calligraphiés par le Saint Calligraphe Wang Xizhi sur la soie, avec un pinceau fait de moustache de blaireau. Très ému et enthousiaste, ivre de la senteur du printemps, l’auteur était alors au sommet de son art esthétique et s’exprimait au gré de la danse gracieuse du pinceau ; il créa ainsi un chef-d’œuvre qui ne fut jamais égalé .

L’empereur Taizhong était un collectionneur passionné des œuvres du grand Maître Wang Xizhi, il possédait 290 feuilles du kaishu de Wang  (marouflées en 70 rouleaux), et 2000 feuilles de l’herbe folle du maître (marouflées en 80 rouleaux).


Autre extrait d'une Calligraphie de Wang Xizhi : Les dignitaires provinciaux - style cursif.
 Mais le monarque n’avait jamais possédé la Préface au Recueil du Pavillon Lanting.
L’empereur Taizhong rêvait de mettre la main sur ce chef-d’œuvre, il proposa un prix astronomique pour l’acheter, pourtant les descendants du maître refusaient toujours le lui céder.
En colère, l’empereur envoya donc des membres de la garnison du palais impérial pour arrêter le moine Zhiyong 智永和尚 qui se cachait dans une grotte dans la province du Zhejiang, Est de la Chine.
Les pourchasseurs trouvèrent enfin ses traces et envahirent la grotte, mais ils n’y trouvèrent toujours pas la Préface au Recueil du Pavillon Lanting.
Le moine se suicida.
Ainsi furent perdues à jamais les traces de la Préface au Recueil du Pavillon Lanting.

Modèle infiniment apprécié

La Préface au Recueil du Pavillon Lanting est considérée par tous les calligraphes comme le meilleur modèle à imiter et copier. 
De génération en génération, les calligraphes grands et petits passent inlassablement par l’imitation du style de cette Préface. Et au fil de l’histoire, on arrive à créer de nombreuses belles œuvres de ce texte.
Les collectionneurs apprécient beaucoup cette succession de créations calligraphiques, ils se font un plaisir d’en posséder plusieurs, ce qui encourage les calligraphes à continuer la création artistique en copiant la Préface au Recueil du Pavillon Lanting.


J’ ai moi-même calligraphié un grand nombre de fois la Préface dont une des premières copies est maintenant au Palais de la culture de la jeunesse de Shanghaï.

Récemment, j’ai calligraphié cette œuvre en plusieurs exemplaires sur le somptueux papier-soie doré, et luxueusement marouflés dans le style traditionnel chinois. Ces oeuvres d’art calligraphique sont maintenant chez moi, et tous ceux qui se passionnent pour l’art chinois sont les bienvenus pour les lire, les regarder et les admirer. 
(fin).