Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

mardi 25 septembre 2018

NALAN XINGDE - "POÈMES DU COEUR" 2


Les poèmes du cœur du prince Nalan Xingde de la dynastie des Qing ont été chaleureusement accueillis par mes lecteurs.
Voilà que les fêtes de fin d’année 2018 approchent :
je suis en train de préparer la suite de ce recueil,
avec dix nouveaux poèmes du prince Nalan Xingde, que j'ai traduits.
Il est intitulé :
  "Poèmes du cœur 2 " . 
Comme pour les précédents, tous les exemplaires sont numérotés de 1 à 10, et signés par moi-même.
Tarif : 150 €
Souscription : dès maintenant
Mise en vente : fin novembre 2018

lundi 24 septembre 2018

AUJOURD'HUI C'EST LA FÊTE DE LA MI AUTOMNE - 中秋节, zhōngqiūjié


Voici un des meilleurs anciens poèmes chinois sur la lune
Il est de Su Dongpo - et je l'ai accompagné de ma traduction.

水調歌頭    
 苏东坡
Photo provenant du web.

明月幾時有?把酒問青天。
不知天上宮闕,今夕是何年?
我欲乘風歸去,
惟恐瓊樓玉宇,
高處不勝寒。
起舞弄清影,何似在人間?

轉朱閣,低綺戶,照無眠。
不應有恨,何事長向別時圓?
人有悲歡離合,
月有陰晴圓缺,
此事古難全。
但願人長久,
千里共嬋娟。

La Fête de la lune

--Ecrit dans la grande ivresse
(sur l’air « mélodie de l’eau »)

Depuis quand existe la lune si claire ?
Je lève ma coupe pour demander au ciel bleu.
Quel jour de l’année
Aujourd’hui dans le Palais des Cieux ?
Je voudrais y remontrer en chevauchant le vent
Mais je crains de ne pas supporter le froid du palais de jade
Je me lève et danse avec mon ombre claire
Serait-il pareil au ciel que sur notre monde ?

La lune tourne autour du pavillon rouge
Sa lueur lèche les fenêtres ornées de broderie
J’y perds mon sommeil
Sans rancoeur contre personne
Pourquoi la lune est ronde quand on se sépare ?
On se réunit dans la joie
On se quitte dans la douleur
Tout comme la lune qui croît et décroît
Pleine ou éclipsée
La perfection n’est pas possible depuis toujours
J’espère que l’on vit longtemps et très longtemps
Même séparés de mille lieues
On peut partager la beauté de la même lune.


mardi 18 septembre 2018

L'IMMORTEL POETE LI BAI QUE JE VÉNÈRE - 3


Toujours en ivresse

Durant toute sa vie, l’Immortel poète Li Bai n’aima pas fréquenter la haute société, il n’assuma qu’une seule fonction officielle en tant qu’académicien impérial, d’autant plus qu’il ne resta à ce poste que pendant un an. Le reste de sa vie, le poète errait tout le temps entre montagnes et fleuves, une petite gourde remplie de liqueur accrochée à la ceinture lui restant toujours fidèle. Les archives disent que Li Bai composait ses poèmes sous l’émotion fermentée et aiguisée par l’alcool, lui-même dit cette phrase célèbre : « un boisseau d’alcool avalé, mille poèmes fermentés » ( 斗酒诗千篇 ).
L’ivresse était pour lui la meilleure source de création poétique. Li Bai nous laissa de nombreux poèmes sur ce sujet. Voyons-en quelques-uns :

                                                        月下独酌

hua jian yi hu jiu    du zhuo wu xiang qin
花间一壶酒    独酌无相亲
ju bei yao ming yue    dui ying cheng san ren
举杯邀明月    对影成三人
yue ji bu jie yin    ying tu sui wo shen
月既不解饮    影徒随我身
zan ban yue dui ying    xing le xu ji chun
暂伴月对影    行乐须及春
wo ge yue pai huai    wo wu ying ling luan
我歌月徘徊    我舞影零乱
xing shi tong jiao huan    zui hou ge fen san
醒时同交欢    醉后各分散
yong jie wu qing you    xiqng qi miao yun han
永结无情游    相期邈云汉

Seul devant ma coupe au clair de lune

Entouré des fleurs devant ma coupe
Je bois dans la solitude
Je lève mon verre vers la lune
Trinquons à nous trois
Lune, mon ombre et moi
La lune ne descend pas boire
Mon ombre ne sait que me suivre
La lune et mon ombre m’accompagent pour l’instant
Profitons du printemps pour nous laisser aller à l’allégresse
Lorsque je chante la lune flâne
Quand je danse mon ombre zigzague
Amusons-nous ensemble au moment de mon éveil
Avant que l’ivresse ne nous sépare
Promettons-nous un amour éternel
Même si les nuages finissent par nous disperser
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                                                          将进酒

钟鼓馔玉不足贵
但愿长醉不复醒
古来圣贤皆寂寞
惟有饮者留其名
(摘句)
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Invitation à boire de l’alcool

( Extraits)

Les grands banquets aux accents
des tambours et des cloches ne valent rien
pourvu que je reste toujours sous l’ivresse
sans jamais me réveiller
Depuis que le monde est monde
Les sages sont toujours éphémères
Seuls les gens qui boivent du vin
laissent leurs noms à jamais

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Au crépuscule de sa vie........
Vers la fin de sa vie, Li Bai, fatigué par ses incessants voyages par monts et par vaux, chercha un endroit pour s’installer définitivement. Il finit par être accepté par son oncle Li Bingyang, préfet du district Dangtu, dans la province de l’An-hui. Sur son chemin il passa par la ville Baidi, sur le grand fleuve bleu et laissa un poème exceptionnel :

zao fa bai di cheng
早发白帝城

zhao ci bai di cai yun jian
朝辞白帝彩云间
qian li jiang ling yi ri huan
千里江陵一日还
liang an yuan sheng ti bu zhu
两岸猿声啼不住
qing zhou yi guo wan chong shan
轻舟已过万重山

Partir au petit matin de la ville de Baidi

Je quitte à l’aube la ville Baidi baignée
dans les nuages multicolores
Et me voilà au crépuscule à Jiangling
Mille li déjà parcourus
Les cris de grands singes ne cessent de résonner
dans les montagnes des deux rives
Mon bateau léger file parmi dix mille défilés

Ce poème fut presqu’un résumé de sa vie qui, comme un léger bateau, se jeta dans le précipice du long cours du temps. Il se sentait alors près du point final de son séjour sur ce monde.
En effet, il arriva chez son oncle en hiver de l’an 761, et six mois après il mourut d’une longue maladie, en nous laissant 1010 poèmes. En Chine, récemment , une maison d’édition a édité ces 1010 poèmes en 25 volumes.
J’aime ce grand Immortel épris de liberté et bien extravagant qui ne consomma pas avec modération ni le vin et ni la poésie.

dimanche 9 septembre 2018

L'IMMORTEL POETE LI BAI QUE JE VÉNÈRE 2


Fidélité à ses amis
Li Bai était un homme fidèle à ses nombreux amis rencontrés tout au long de sa vie. Son amitié avec un autre ténor poétique de l’époque, Meng Haoran était bien émouvante.
Né en 680, Meng Haoran, aîné de Li Bai de plus de 21 ans, était aussi un maître des poèmes Montagnes-Eaux. Quand il errait entre 727 et 736, dans la province du Hubei, Li Bai y passait aussi un long séjour. Ce fut ainsi que ces deux grands poètes se croisèrent et se fréquentèrent. Meng Haoran voua une grande admiration à l’esprit ouvert de Li Bai  alors que ce dernier tomba sous le charme de la brillante description poétique du silence de Meng Haoran .
Voyons un poème que Li Bai offrit à son ami :
赠孟浩然
吾爱孟夫子
风流天下闻
红颜弃轩冕
白首卧松云
醉月频中圣
迷花不事君
离山安可仰
徒此揖清芬


Poème écrit à Meng Haoran
J’aime le maître Meng
Tout le monde admire son élégance
Dans la haute société
il rejette la belle couronne de fonctionnaire
préférant dormir avec ses cheveux blancs
 sous les nuages et les pins
Ivre sous la lune
Il ose quitter le monarque
pour s’adonner à l’admiration des fleurs
comment peut-on ne pas se plier respectueusement
devant cette haute qualité ?
Je retire mon chapeau devant sa brillante moralité

Li Bai ne s’arrêta pas là dans son admiration pour Meng Haoran : quand ce dernier quitta le Hubei pour reprendre son voyage vers l’est de l’empire chinois, il salua son départ avec ce poème encore très connu de nos jours :
Au pavillon de la grue jaune :
adieu à Meng Haoran qui part pour Guangling 
黄鹤楼送孟浩然之广陵

故人西辞黄鹤楼
烟花三月下扬州
孤帆远影碧空尽
唯见长江天际流

Je suis sûr que tous les sinologues français aiment ce poème, mes lecteurs n’auront aucune peine à trouver la traduction française de ce texte. D’ailleurs moi-même ai aussi traduit ce poème que l’on peut trouver dans  : Passion à l’encre, page 229. (voir dans la marge)
(à suivre)