......Suite du post précédent.
...Ensuite, la liaison est naturelle, spontanée. Cela veut dire que quand le calligraphe ne sent pas à l’aise avec le mouvement du pinceau, il ne faut pas s’y aventurer. Les grands maîtres pratiquent cette liaison lorsque leur émotion monte au point que le pinceau ne peut plus s’arrêter entre certains traits et certains mots. C’est donc le résultat d’une émotion montée à un certain degré dans le corps du calligraphe et dans le pinceau. Cela s’appelle bi sui qing ( 笔随情 ) « le pinceau suit le sentiment ».
笔随情
Enfin, il ne faut pas exagérer la liaison. Cela veut dire concrètement qu’on peut lier trois mots sans les couper, très rarement au-delà de quatre mots liés d’un seul trait. Le plus grand maître historique du caoshu Huai Su se limitait à lier trois mots tout au plus.
怀素
Huai Su Pourquoi ? Parce qu’il faut offrir aux lecteurs une occasion de respirer !
Si l’on respecte ces principes élémentaires, la liaison, élégante et fluide, peut rendre l’œuvre calligraphique très limpide et même lyrique. Il s’agit là d’une haute beauté esthétique.
Cette beauté est au bout du pinceau studieux.