101南柯一梦
nán kē yī mèng
南 : le sud
柯 : le rameau
一 : un
梦 : le rêve ; le songe
Le rêve du préfet du Rameau Sud ; un beau rêve ; une fausse joie
Note : Dans l’ancien livre intitulé « Histoire du préfet du Rameau Sud » (南柯太守传 ) dont l’auteur est Li Gongzuo (李公佐 ) de la dynastie des Tang (唐朝 , 618-907), un jeune lettré rêva qu’il avait épousé une princesse du Grand Royaume des Acacias et qu’il se voyait confier la préfecture du Rameau Sud, atteignant ainsi au comble des bonheurs et des richesses. Mais à son réveil, il découvrit que ce prétendu royaume n’était qu’une fourmilière dans un creux du grand acacia au sud de sa maison. De cette histoire est né ce proverbe signifiant la fausse joie
102 抛砖引玉
pāo zhuān yǐn yù
抛 : jeter ; rejeter ; lancer
砖 : la brique
引 : attirer
玉 : le jade
Lancer un morceau de brique pour inciter les autres à montrer leur jade ; lancer quelques banalités pour faire jaillir des idées brillantes ; un petit flacon de nard fera sortir une jarre de vin
103 杞人忧天
qǐ rén yōu tiān
杞 : le nom de l’ancienne principauté
人 : la personne ; l’être humain
忧 : se soucier ; redouter
天 : le ciel
Un habitant de la principauté de Qi redoute l’écroulement du ciel ; agir comme l’habitant de Qi qui craignait que le ciel ne s’effondrât sur sa tête ; crainte non fondée; vaines alarmes
Note : Dans le livre intitulé « La Fable de Liezi » (« 列子传 » ) on lit cette histoire grotesque : au 3e siècle av. J.-C. un habitant de la principauté de Qi (杞国 ) craignait tous les jours que le ciel ne tombât sur sa tête et qu’il ne pût trouver nulle part un abri, sa crainte était telle qu’il perdit le boire et le manger
104 黔驴之计
qián lǘ zhī jì
黔 : La province du Guizhou
驴 : l’âne
之 : de
技 : la technique ; la capacité
La capacité de l’âne du Guizhou ; être au bout de son rouleau ; être réduit à l’impuissance
Note : Le grand homme de lettres des Tang Liu zongyuan ( 柳宗元, 773-819) raconta que dans la province du Guizhou (贵州 ), il n’y avait jamais eu d’ânes . Un jour, un commerçant en amena un pour le faire paître au pied d’une montagne couverte de pierres abruptes. Un tigre vint à passer par là et aperçut cet animal énorme et dodu et l’entendit braire, il fut pris d’une grande panique. Peu après, le tigre s’approcha lentement de l’âne pour le toucher. Furieux, ce dernier lui lança une ruade. Pourtant le tigre constata bientôt la vanité de l’âne et sa faiblesse, il finit par se jeter sur lui et le dévora à belles dents
105 请君入瓮
qǐng jūn rù wèng
请 : prier ; inviter
君 : le souverain ; monsieur
入 : entrer ; pénétrer
瓮 : la jarre
A vous de vous jeter dans la jarre ! rendre à quelqu’un la monnaie de sa pièce
Note : Sous le règne de l’impératrice Wu zetian (武则天 , 624-705) de la dynastie des Tang, il y avait deux inquisiteurs très connus pour leur cruauté, ils s’appelaient Lai Junchen (来俊臣 ) et Zhou Xing (周兴 ). Un jour, comme ce dernier fut accusé de haute trahison, l’impératrice envoya Lai Junchen l’interroger. En trinquant avec Zhou, Lai lui demanda comment on pourrait arracher des aveux à un accusé. Zhou lui répondit : il suffit de jeter l’accusé dans une grande jarre, chauffée sur la braise, et il dira tout ce que vous voulez. Sur ce, Lai fit préparer une grosse jarre et allumer un grand feu pour chauffer la jarre. A ce moment-là Lai déclara à Zhou : « Je suis venu sur l’ordre de sa Majesté pour vous interroger. A vous de vous jeter dans la jarre ! »