翻译杂感
Quelques mots sur la traduction |
Quelques mots sur la traduction
1- trahison ?
Je me rappelle souvent du professeur de littérature Qian Zhitong de l’Université Fudan à Shanghai qui venait de temps en temps chez mes parents boire le thé. Il avait passé sa jeunesse à Paris et à Londres ; il était très connu pour son érudition dans le domaine de la littérature française et anglaise .
Un soir, au cours d’une discussion sur les différentes langues, il déclara ceci à mon père :
« J’essaie de traduire nos classiques philosophiques et littéraires en français, mais c’est vraiment très difficile car le chinois et le français sont deux remarquables langues pourtant tellement différentes qu’il est impossible de les traduire fidèlement l’une en l’autre.
...C’est pourquoi on aime dire que la traduction est une trahison … »
La traduction est une trahison.
Cette assertion d’un grand professeur de littérature s’est imprégnée dans ma tête depuis ma jeunesse et a impacté ma conception de la traduction. Mais en même temps j’ai toujours voulu savoir si on pouvait faire mentir cette règle et être bien fidèle au texte original.
La vie a voulu que je vienne vivre en France : cette nouvelle vie m’a offert et m’offre toujours beaucoup d’opportunités de rencontrer d’excellents traducteurs français et d’étudier leurs traductions de romans et poèmes chinois en français. Ce qui me permet d’apprendre beaucoup de choses.
D’abord, je constate avec joie et étonnement qu’en France, il existe un important cortège d’excellents sinologues et de remarquables traducteurs. Grâce à leurs efforts, des ouvrages chinois sont abondamment traduits et édités en français, par exemple le classique « Dao De Jing » (道德经) de Laoze, et les poèmes de la dynastie des Tang, etc…
道德经 |
De cela je me réjouis énormément !
J’aime étudier ces traductions en les comparant les unes aux autres, mais au fur et à mesure, je vois que les différentes traductions d’un même texte chinois peuvent être très éloignées les unes des autres jusqu’à être diamétralement opposées. !
Je pense que c’est normal car la langue classique chinoise est déjà très difficile pour nous Chinois, donc encore plus pour les Européens. Chacun comprend le texte chinois suivant ses connaissances de la langue et son expérience littéraire. Comme cette compréhension est plus ou moins profonde et large, la traduction française peut être très variée.
Pourtant, ce qui me paraît difficilement tolérable, c’est que j’ai remarqué deux phénomènes désagréables :
Premièrement , je voudrais parler de la désinvolture à laquelle se livrent quelques traducteurs dans leur traduction.
Par exemple, il y a une dizaine d’années, j’ai été invité à relire une traduction française du livre de Shi Tao ( 1642 – 1707 ) 石涛 , en vue d’une nouvelle édition.
Shi Tao |
Quand je lisais la traduction en regardant en même temps le texte chinois, je constatais des omissions pour des passages difficiles et pas mal d’éléments qu’on ne trouve pas dans le texte chinois.
J’appelle cette procédure de traduction « désinvolture » ...(à suivre)
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