Pour finir, voici un des nombreux poèmes que Li Shangyin écrivit après la mort de sa femme :
忆梅
定定住天涯
依依向物华
寒梅最堪恨
长做去年花
Pensée pour les fleurs de prunier
Je m’installe solidement au bout du monde
Mais je m’attarde souvent auprès de ces fleurs
Les fleurs de prunier dans le froid sont à haïr
Elles s’épanouissent et disparaissent avec le printemps
L’auteur composa ce poème pendant son voyage dans les régions frontalières peu après la mort de sa femme. Il y resta longtemps. Lorsqu’il voyait les fleurs de prunier offrant leur splendeur dans le froid rigoureux et très rapidement se fanant avant les autres fleurs du printemps, il pensa à sa femme qui le quitta si jeune, 16 ans seulement après leur mariage.
Cette vive nostalgie se transforma en un regret aigu et amer qui frôlait la haine. On comprend facilement sa douleur perçant ses entrailles.
Photo MSG - mars 2020 |
Li Shangyin est un des remarquables poètes des Tang que j’admire, tant pour ses excellentes créations poétiques que pour sa personnalité. Il représente la perfection littéraire et le fidèle amour qui animent l’âme des lettrés traditionnels chinois. Les quelques 1000 poèmes qu’il nous laissa constituent une partie des lectures qui accompagnent ma vie parisienne.
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