Elisabeth F : Quel est le rôle du jing ( 静 ) dans la peinture et la poésie
Shi Bo : Dans la peinture shan shui hua aussi bien que dans la poésie shan shui shi et que dans la calligraphie shan shui shu, cette harmonie est incarnée et exprimée par le silence-repos écrit en chinois Jing( 静 ).
" 静 "
Tout au long de l’histoire picturale-calligraphique-poétique chinoise, les artistes et les lettrés ont réussi à comprendre que la peinture shan shui hua, la calligraphie shan shui shu et la poésie shan shui shi présentent la même essence, à savoir le Jing—silence et sérénité, ou bien silence-repos. Quand on contemple une peinture shan shui hua ou déclame un poème shan shui shi, on se sent envahi par un « bien-être silencieux » qui insuffle paix et sérénité dans l’âme, les ennuis quotidiens s’éclipsent, les angoisses du monde séculier s’évanouissent. Résultat : on se détend.
Cette recherche du Jing dont nous venons de parler un peu auparavant fut acceptée dès le début par le bouddhisme et le taoïsme qui, avec le confucianisme, constituent les trois principaux courants idéologiques de la pensée et de la culture chinoises. Ces trois . « ismes « utilisent le Jing comme arme contre le « moi » agité, angoissé, pour que le « moi » retourne à l’origine—homme calme.
La dynastie des Tang est la période historique la plus importante dans l’épanouissement de cette recherche du silence de l’âme. D’où le développement galopant de la peinture shan shui hua et de la poésie shan shui shi, d’autant plus qu’à cette époque les bouddhistes et les taoïstes prônaient respectivement l’Eveil et l’Illumination à travers la concentration de l’esprit et la méditation profonde. Surgirent alors d’abondantes peintures et d’innombrables poèmes du Jing.
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