(Suite et fin)
Xing Cijing
Elle vécut sous le règne de l’empereur Shen Zong ( sur le trône : 1573 – 1620 ) de la dynastie des Ming, ermite taoïste, spécialiste en méditation.
Elle apprit la poésie et la calligraphie auprès de son frère aîné Xing Tong 邢同 ; sa calligraphie se distinguait des autres par sa vigueur et son énergie. Les traits fins et secs entourés de traits ronds et appuyés donnent beaucoup d’espace à l’imagination. Les experts apprécient beaucoup ce style - voir l’illustration :
Au début, son frère aîné lui conseilla de ne pas tremper pleinement le pinceau dans l’encre et de ne pas superposer deux ou trois traits, afin d’éviter l’empâtement dans le texte. Mais la jeune fille s’entêtait et continuait de plus belle cet exercice du pinceau bien appuyé sur le papier. Au fur et à mesure, cela devenait un style vigoureux et plaisant aux yeux.
Elle fut remarquée par le vieux mandarin Zhang Tielin qui était un ancien conseiller culturel de l’empereur Shen Zong. Il invita Xing Cijing dans son cabinet et lui demanda de copier le poème de Liu Zongyuan de la dynastie des Tang : « Fleuve enneigé » .
La jeune femme prit un pinceau de moyenne taille, le trempa pleinement dans l’encre et le fit danser avec une vitesse incroyable. Résultat : Zhang Tielin ne put s’empêcher de crier sa joie et déclara : « Je suis ivre des fragrances de l’encre qui coule de ton pinceau. Ton énergie m’a totalement revigoré. Merci ! J’aime ton style empâté… »
Le frère aîné présent fut très interloqué par cet éloge, il resta longuement bouche bée, sans pouvoir prononcer un mot …
姜淑斋
Jiang Shuzhai
Très importante femme de lettres, de poésie, de peinture et de calligraphie de la dynastie des Qing ( 1616 – 1911 ), sa calligraphie fut influencée par les deux Wang : père Wang Xizhi et fils Wang Xianzhi.
Dès son enfance, elle s’appliqua à les copier jour et nuit, et finit par maîtriser remarquablement les méandres ( respiration ) de leurs traits limpides et élégants
Admirons cet exemple :
Les experts ont du mal à distinguer son xing-cao de celui des deux Wang.
... Et il y en eut bien d’autres…
Voilà un bref aperçu des plus grandes femmes calligraphes dans l’histoire chinoise. Mais le firmament calligraphique chinois est constellé de nombreuses autres femmes calligraphes de très haut niveau dont nous parlerons plus tard..
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire