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mardi 25 juin 2019

A PROPOS DE LA TRADUCTION DE L'ANCIENNE POÉSIE CHINOISE EN FRANÇAIS.....

    --浅谈汉语古诗的法文翻译
Récemment, on m’a offert un gros et beau livre de traduction des anciens poèmes 古诗des Song en français. J’ai une admiration forte pour le traducteur, car comprendre la langue ancienne chinoise 古汉语 utilisée par les poètes des Tang et Song n’est pas une mince affaire, même pour les étudiants chinois. Cela paraît  encore plus difficile pour nous autres Européens car cette langue classique de la poésie chinoise des siècles lointains est une langue hautement condensée, ornée d’anecdotes historiques掌故et parfumée par de nombreuses allusions folkloriques 民间讽喻
   Je comprends parfaitement cette situation où se trouvent bon nombre de traducteurs sinologues français, car je suis souvent confronté à la même difficulté lorsque j’écoute un sketch humoristique français : souvent je ne comprends pas pourquoi soudain les gens éclatent de rire à un mot ou à une expression historique ou folklorique. C’est pourquoi je conseille toujours à mes amis sinologues d’être prudents et modestes quand on entreprend la traduction des anciens poèmes chinois.

   J’ai un ami français qui est depuis des années traducteur de l’ancienne poésie chinoise. Sa façon de procéder peu commune m’étonne et m’intrigue infiniment : ne connaissant le chinois ni contemporain ni ancien, lorsqu’ il décide de traduire un ancien poème chinois, il cherche et trouve toujours deux ou trois versions françaises dans différentes éditions. Il compare mot à mot ces traductions françaises ainsi trouvées pour se faire une compréhension (une idée ) du poème avant de forger dans sa tête sa traduction. Je lui dis souvent de faire attention à des erreurs existant dans différentes traductions qui pourront l’induire en erreur. Mais j’avoue que son courage force toujours mon admiration.

   A part la compréhension de la langue, il y a un autre principe pour toute la traduction: 
fidélité .
Le traducteur n’est ni plus ni moins qu’un transmetteur fidèle d’une langue à l’ autre .  Il n’a le droit ni d’omettre ni d’ajouter quoi que ce soit, il faut respecter scrupuleusement le texte original. Or dans ma lecture des traductions de ce genre publiées par d’importantes maisons d’édition, je trouve bien souvent des omissions ou des rajouts de la part du traducteur. C’est totalement insupportable, pour ne pas dire inadmissible, inacceptable !


Je me rappelle qu’une fois, mon amie Elisabeth B m’a présenté un livre de traduction, le traducteur a mis un vers en français sous le titre du livre, affirmant que ce vers est de Li Bai. J’ai fait des recherches pour trouver ce vers en chinois, mais en vain. J’ai conseillé à mon amie d’écrire une lettre à l’éditeur pour demander l’origine de ce vers chinois traduit en français. Silence radio de l’éditeur ! Je comprends ce silence, car en fait ce vers n’est que la création du traducteur français. J’avais un goût amer dans la gorge.

( À SUIVRE)....
 

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