Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

dimanche 15 juillet 2018

LA BRILLANTE LI QINGZHAO QUE JE VENERE


李清照的光辉
Au firmament de la longue histoire littéraire chinoise brillent de nombreuses femmes de lettres et poétesses. Mais je vénère spécialement Li Qingzhao, car, par la ressemblance de notre parcours culturel et social, je partage intimement sa mélancolie et sa détresse.
Li Qingzhao (1084 – 1151), est née dans une famille de hauts mandarins de la Dynastie des Song. Elle est certainement la plus brillante et la plus talentueuse poétesse de la littérature chinoise. Dès l’enfance elle reçut une bonne et rigoureuse éducation littéraire, picturale, musicale et calligraphique. Extrêmement intelligente et douée, elle commença son parcours poétique dès l’adolescence, elle déclama souvent ses écrits dans les milieux intellectuels de la capitale impériale .
A dix-huit ans, elle épousa l’académicien de la cour impériale, Zhao Mingcheng passionné d’antiquités. Avec l’aide de son mari, Li Qingzhao collectionna de nombreux poèmes, peintures et calligraphies ainsi que bronzes des époques lointaines.
Excellente spécialiste des poèmes rythmés – Lüshi 律诗, elle fut en même temps romancière, essayiste, archéologue et peintre reconnue de son époque. Par ailleurs elle était maître de calligraphie et experte des sculptures de bronze et de pierre.
En l’an 1127, les rebelles du nord du pays franchirent le grand fleuve bleu Yangtsé , livrèrent assaut à la capitale impériale et emprisonnèrent l’empereur Huizong –inventeur du célèbre style calligraphique dit « corps maigre en métal » 瘦金体. Li Qingzhao fut obligée de quitter la capitale impériale avec son mari qui, sur le chemin de l’exode vers le sud, tomba gravement malade et bientôt décéda, laissant sa femme seule à errer un peu partout à travers la campagne déserte.
Sur le chemin de vagabondage, elle fut attaquée maintes fois par des bandits et perdit toutes ses collections d’antiquités. Elle mourut dans la plus grande détresse et les privations absolues.
Li Qingzhao composa à peu près quinze volumes de poèmes Lüshi 律诗 dont un seul, intitulé « poèmes de jade », nous est parvenu, comme un défit aux vicissitudes du temps et de l’histoire.
Les Lüshi 律诗 de Li Qingzhao se distinguent, selon les spécialistes littéraires chinois, par un vocabulaire riche et nuancé aussi bien que par l’excellente syntaxe rythmée des mots. Elle aimait faire appel à la répétition adéquate et à l’abstraction inattendue des mots pour exprimer sa détresse et son amour mélancolique.
Ci-dessous, voici deux de ses nombreux Lüshi 律诗 reconnus comme des plus beaux :
-1-
一剪梅
紅藕(ou)香殘(can)玉簟(dian)
輕解羅裳
獨上蘭舟
雲中誰寄錦書來?
雁字回時
月滿西樓
花自飄零水自流
一種相思
兩處閒愁
此情無計可消除
才下眉頭
卻上心頭

Amour et mélancolie
--Chant sur la Brindille de Mume
Li Qingzhao

Le lotus rouge se fane
La natte verte de bambou annonce l’automne
Je défais doucement ma robe de soie
Et seule, saute dans la barque mouvante
Qui m’envoie un message à travers les nuages ?
Les oies sauvages sont déjà de retour
Mon pavillon d’ouest gémit au clair de lune
Rien n’arrête les pétales qui s’en vont au gré de l’eau
Si loin l’un de l’autre, un même amour nous tourmente
Rien ne peut apaiser cette douleur
qui se lisait déjà sur mon front qui se crispe
et commence maintenant à envahir mon cœur
-2-
聲聲慢
尋尋覓覓,冷冷清清,悽悽慘慘戚戚。
咋暖還寒時候,最難將息。
三杯兩盞淡酒,怎敵他晚來風急。
雁過也,正傷心,卻是舊時相識。
滿地黃花堆積,憔悴損,如今有誰堪摘?
守着窗兒,獨自怎生得黑?
梧桐更兼細雨,到黃昏點點滴滴。
這次第,怎一個愁字了得。


Poème à l’automne mélancolique
Li Qingzhao

Je cherche et cherche
Mais je ne trouve rien
Frileuse, malheureuse
Je suis désespérée,
attristée et affligée
par ce temps plutôt froid que chaud
il est difficile de me soigner
Avec deux ou trois coupes de vin léger
Puis-je affronter le vent glacial
qui se lève après la nuit tombée ?
Je m’afflige de voir ces oies sauvages, amies de jadis
passer au-dessus de ma tête
le sol jonché des pétales flétris
Qui vient ramasser ces fleurs fanées aujourd’hui ?
Seule à la fenêtre
Comment puis-je traverser cette nuit noire ?
Les feuilles de platane bruissent
Sous cette pluie fine, dans l’obscurité
Quelle tristesse
Qui m’envahit

Sans cesse !

1 commentaire:

  1. Émus par les LÜSHI de Li QINGZHAO ?
    Plongez dans les délices poétiques de "Femmes de Chine",
    Dégustez...
    Savourez...
    L'excellence est au rendez-vous.
    Ne cherchez pas l'auteur:
    Il est celui de ce magnifique blog !
    Évidemment !

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