J’avais fait une troisième traduction de ces deux poèmes pour mon livre intitulé « Anthologie de la poésie féminine chinoise » (Editions du Temps des Cerises). Cette traduction me paraît un peu libre, mais toujours fidèle au texte chinois.
Ma 3ème traduction.
Le poème de Lu You :
Tes mains douces me versent un vin exquis
Les saules apportent le printemps à la ville impériale
Le vent d’est est méchant et nous sépare
Les doux instants sont rares
Mon cœur est rempli de mélancolie
Causée par les années de notre mauvais sort
Injuste, injuste, injuste !
Comme toujours le printemps est fleuri
Comme toujours notre cœur languit
Le mouchoir de soie témoigne de tes pleurs
Les fleurs de pêcher s’effeuillent
Le pavillon au bord de l’étang est désert
Notre serment d’amour reste comme la montagne
Mais il m’est impossible de t’écrire
Impossible, impossible, impossible !
Le poème de réponse de Tang Wan :
Le monde est méchant
Les humains ne le sont pas moins
A ce moment crépusculaire
Les fleurs tombent sous la pluie incessante
Le vent matinal assèche mes larmes
Appuyée sur la balustrade
Je murmure seule pour épancher mon cœur
Difficile, difficile, difficile !
On est seul, solitaire
Aujourd’hui est différent d’hier
Mon âme malade balance comme la corde de la balançoire
Le cor gémit de froid dans la nuit profonde
De peur d’être surprise j’efface mes larmes
Je m’efforce de feindre un sourire
Feindre, feindre, feindre !
Dans cette réponse poétique, Tang Wan exprima les profonds sentiments amoureux qui se déchainaient chaque jour au plus profond de son cœur. Ces vagues d’amour pour Lu You se mêlèrent à la nostalgie et à la douleur, et se transformèrent en une tempête fatale, le jour de sa rencontre inopinée avec lui dans le jardin ou ils avaient passé de nombreux moments intimes et lyriques.
Rongée par un atroce chagrin et par les remords, Tang Wan décéda peu après cette dernière rencontre.
(à suivre)
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