Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

samedi 26 octobre 2019

DIALOGUES CALLIGRAPHIQUES - 7 -


艺术品的价值
A propos de la valeur
des œuvres calligraphiques chinoises



Dernièrement j’ai eu une conversation intéressante avec Catherine V sur la valeur en galerie des œuvres calligraphiques chinoises.

Catherine V : Récemment j’ai vu sur Internet une nouvelle notion : artiste côté. Qu’est-ce que cela veut dire selon vous ?

SHI Bo : Artiste coté ? En fait cela ne veut pas dire grand chose. Quand un commissaire priseur donne une estimation de la valeur d’ une œuvre, l’auteur de celle-ci est donc coté. 

Catherine V : Aussi simple que ça ! Mais sur quelle base ou selon quel critère
 ( 標準 ) le commissaire évalue-t-il la valeur des oeuvres calligraphiques ?
 
標準 
Shi Bo : Objectivement le critère est régi par le cours des œuvres sur les marchés d’art, mais le penchant personnel joue un rôle important dans l’évaluation. En Chine, si le commissaire aime un calligraphe, il a tendance à surévaluer ses créations dont le prix est par conséquent plus élevé.

Catherine V : Et selon vous qui êtes spécialiste de l’art de la calligraphie chinoise, quelle est la vraie valeur d’une œuvre calligraphique ?

Shi Bo : D’abord je voudrais vous parler de comment, en Chine, on évalue et donne le prix d’une œuvre calligraphique. De façon générale on procède des deux façons suivantes :
1. Pour les calligraphes nationalement connus, on vend leurs créations aux enchères, le prix est variable suivant l’enthousiasme des acheteurs présents dans la salle de vente. Il peut monter très haut. Mais avant la vente, le commissaire propose un prix de base aux enchères. Ce prix de base est calculé d’une part suivant la renommée de l’artiste et d’autre part suivant les centimètres carrés du tableau.
2. En ce qui concerne les œuvres des calligraphes peu connus, le commissaire évalue subjectivement leur valeur uniquement suivant la superficie (en centimètres carré平方厘米 ). Ce prix est en général bien modeste, car les calligraphes débutant à peine dans ce domaine, les acheteurs sont peu nombreux.


Catherine V : Cette façon de procéder est vraiment spécifique pour les Occidentaux. J’aimerais vous poser une question qui vous concerne.

Shi Bo : Je vous en prie.
(À suivre...)

jeudi 17 octobre 2019

DIALOGUE CALLIGRAPHIQUE 6 - PATIENCE ET EXCELLENCE - suite

... Jean G : L’excellence ?  C’est-à-dire la perfection.

Shi Bo : Oui, si tu veux. L’excellence veut dire que l’imitation de l’élève et le modèle du maître partagent la même respiration, en d’autres termes, le travail de l’élève présente la même allure, la même tendance, le même souffle que celui du maître. 
Cliquer sur les calligraphies pour les agrandir


La ressemblance graphique 形似) de limitation au modèle ne suffit plus, car elle nest que ressemblance technique, extérieure, superficielle. 

La même allure est en fait la ressemblance intérieure, sentimentale, spirituelle 神似 ) , donc  profonde et  très difficile à exprimer.

Jean G : Avez – vous des élèves qui peuvent atteindre cette même allure ?

Shi Bo : Je peux te dire que oui, avec fierté. Pour t’en convaincre, tu peux lire  :

« Passion à l’encre » et « Chemins calligraphiques ».

Jean G : Est-ce que tous vos élèves peuvent suivre votre cursus de l’excellence ?

Shi Bo : Oui, en principe. Je dis bien « en principe ». 

Jean G : C’est-à-dire ?

Shi Bo : Je m’explique : Pendant ma transmission de connaissance de la calligraphie chinoise, je constate que pas mal de gens viennent apprendre la calligraphie avec un planning limité, ils cherchent la vitesse, en désirant sauter certaines étapes. 
Ces élèves veulent généralement aller vite au bout du cursus sans trop de patience pour apprendre la maîtrise du pinceau 駕馭毛筆  ) et de lencre. 


Dans la pratique, ce désir daller vite se traduit dans des traits qui sont fréquemment fébriles et incomplets, car ils anticipent beaucoup trop le suivant, c’est-à-dire que quand ils tracent un trait, ils pensent déjà au trait suivant. Ainsi, ces traits sommairement tracés  sont-ils  incomplets.
Pire encore, plusieurs élèves pendant ces 20 dernières années m’ont demandé même d’arrêter au milieu d’un cursus pour se lancer dans le suivant !
Jean G : J’ai aussi ce défaut, j’anticipe souvent le trait suivant, mais je n’ai jamais envie de brûler les étapes.
Shi Bo : C’est pourquoi je te répète souvent : « patience », tes traits sont bien élégants et gracieux. 
J’espère que tu vas suivre ce stade de perfection sereinement  et avec patience dans ton pinceau… tout en cherchant l’excellence avec moi.
Jean G : Quel rythme est le mieux adapté  ?
Shi Bo : En général, deux séances ( 4 heures ) par mois sont appréciables et profitables. Tu as un métier bien prenant, mais tu as toujours pu venir deux fois par mois. Ton travail est bien constructif  et le résultat, grandement  réjouissant.
Jean G : Merci ! Vous êtes gentil ! Je veux bien m’engager dans ce cursus de l’excellence.

samedi 12 octobre 2019

DIALOGUE CALLIGRAPHIQUE 6 - PATIENCE ET EXCELLENCE

耐心与卓越
A la rentrée, début septembre, 
mon élève et ami Jean G. a commencé un de ses derniers cours du cursus   
« Poèmes et sentences en calligraphie style Herbe folle ». S’inquiétant pour ce qui suit ce niveau, il me posa un certain nombre de questions. Ainsi se déroula notre conversation :

Jean G : J’aimerais savoir si après ce cursus, il y a encore d’autres cours.

Shi Bo : En principe, « Poèmes et sentences en calligraphie style Herbe folle» est le dernier cursus du programme d’enseignement que je pratique depuis plus de 20 ans pour mes élèves en France. Au bout de celui-ci, l’élève a fait connaissance avec  le kaishu, le kaishu libre, le xingshu et  le caoshu, c’est  un parcours déjà assez long et complet. Mais si l’on veut, on peut toujours poursuivre ce chemin que tu as commencé il y a 14 ans.

Jean G : Sachant que je suis encore débutant sur ce long parcours, je veux bien continuer à venir suivre vos cours qui me plaisent énormément. Est-ce que vous avez encore un autre cursus ?

Shi Bo : Oui. Deux perspectives s’offrent à toi. Primo, je le répète souvent, tout calligraphe digne de ce nom doit connaître et  bien pratiquer le sigillaire qui est à l’origine de l’écriture et de la calligraphie chinoises. Tu as déjà fait plusieurs stages de sigillaire avec moi.

Jean G : Et secundo ? J’ai hâte de le savoir !

Shi Bo : Secundo, j’ai préparé un nouveau niveau pour plusieurs élèves qui m’ont suivi pendant plus de 15 ans , il est intitulé « Cours de l’excellence ». 

Jean G : Excellence ! Cela m’intéresse beaucoup, voudriez-vous m’expliquer un peu ?

Shi Bo : Volontiers ! Comme tu le sais, mon enseignement de calligraphie se caractérise par la recherche de la perfection, de l’excellence. La banalité ou l’à-peu-près du niveau artistique de mes élèves ne sont pas permis dans mon enseignement, je vise plus haut, je cherche la perfection, l’excellence du niveau calligraphique de mes élèves. 

Jean G : Exactement ! Pendant 14 ans je sens que votre enseignement fut très sérieux, pratique et scientifique. Vous n’avez jamais livré des démonstrations théâtrales, vos cours ont toujours été rigoureux et très techniques. 

Shi Bo : Le nouveau cursus  « Cours de l’excellence » me permet de réaliser ce but - l’excellence- . Mon livre « Passion à l’encre » que j’ai publié avec Elisabeth Bourgeas  en est une preuve éclatante. Ce livre est chaleureusement apprécié en Chine par mes anciens collègues calligraphes.

Jean G : Voudriez-vous en parler un peu  ?   
Shi Bo : Bien sûr. Pour aller plus loin dans la maîtrise du pinceau et de l’encre et pour connaître mieux l’âme de la culture chinoise, j’ai rédigé moi-même 50 sujets (pour 50 cours) sous forme de sentences et de vers poétiques. En d’autres termes, chaque sujet est composé de deux phrases courtes, avec 5, 7 ou 9 caractères. A chaque séance de deux heures de travail, on ne fait que 10 à 15 mots.

Jean G : Seulement ! Mais vous avez raison : on pourra minutieusement travailler tous les détails.

Shi Bo : Exactement.  Chaque détail compte, chaque trait importe, l’élève imite le modèle trait par trait jusqu’au moindre méandre du mot et du vers poétique. Pendant ce cursus, on ne cherche pas la vitesse, mais la finition. En un mot, on vise l’excellence :  卓越  !


 (.... À SUIVRE)