Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
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dimanche 30 juin 2019

A PROPOS DE LA TRADUCTION DE L'ANCIENNE POÉSIE CHINOISE EN FRANÇAIS (SUITE ET FIN)

--浅谈汉语古诗的法文翻译 (SUITE)
Maintenant regardons une traduction française d’un très célèbre poème chanté ( ) de Su Shi:

念奴嬌 (1)

赤壁( 2 )懷古

大江東去, 浪淘盡。
千古風流人物。
故壘西邊,人道是 :三國周郎(3)赤壁。
亂石崩雲,驚濤裂岸,卷起千堆雪
江山如畫,一時多少豪傑

遙想公瑾 ( 4 )當年,小喬( 5 )初嫁了,
雄姿英發。
羽扇綸巾( 6 ),談笑間,
檣櫓灰飛煙滅。
故國神遊,多情應笑我,
早生華髮。
人間如夢,一尊還江月

Ce célèbre poème chanté () incarne la grande intelligence et l’exceptionnel talent de l’éminent poète Su Shi ( Alias Su Dongpo). Il raconte une histoire célèbre, rendant hommage à un héroïque général stratège, je me permets de donner ci dessous quelques notes concernant  ce Ci () afin que mes lecteurs le comprennent mieux : 

Quelques notes :
( 1 ) 念奴娇Nian Nu Jiao est en fait le titre d’un ancien air pour chanter,
 c’est ce qu’on appelle en Chine Ci
( 2 ) 赤壁,falaise rouge, située au bord du grand Fleuve Bleu dans 
la province du Hubei, à côté de la cité Chibi. Vers la fin des Hans de l’Est 
(25 – 220), éclata ici au pied de la falaise une célèbre bataille fluviale entre le Royaume des Han de Cao Cao et le royaume des Wu de Sun Quan. Cette falaise est donc devenue un lieu historique.
( 3 ) 周朗 ( jeune homme Zhou ) s’appelait 周瑜 Zhou Yu, célèbre général envoyé par Sun Quan contre Cao Cao à la Falaise Rouge. Cette bataille fluviale opposait les troupes faibles de Zhu Yu aux troupes très puissantes de Cao Cao, mais le faible réduisit en cendres par son intelligente stratégie l’arrogant Cao Cao, d’où la célébrité de Zhou Yu dans l’histroire
( 4 ) 公瑾 n’est autre que 周瑜 Zhou Yu, ce célèbre et brave général de Sun Quan.
( 5 ) 小乔 est la plus belle jeune fille à l’époque de la fin des Hans de l’Est, elle épousa le général Zhou Yu juste un peu avant l’éclatement de la bataille de la Falaise Rouge
( 6 ) 羽扇綸巾 signifie l’éventail de plumes et le petit morceau de soie enroulé autour de la tête. 
Sachez que pendant la bataille de la Falaise Rouge, le général Zhou Yu portait sur sa tête un petit foulard de soie et qu'il tenait un éventail de plumes à la main. Il commandait la bataille tout en causant et plaisantant.

Voici la traduction que j’ai lue dans un beau livre intitulé : 
"Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes "

Su Shi (1037 – 1101 )
SUR L’AIR DE SOUVENIR D’UNE GRACIEUSE ENFANT
Sur la Falaise Rouge pour évoquer le passé

Le grand fleuve vers l’est s’en va,
Que les vagues brassent jusqu’au fond,
A travers les âges le vent porte la gloire des hommes,
Ce vieux fort sur le côté ouest,
On dit que c’est là, la Falaise Rouge
du Seigneur Zhou des Trois Royaumes.

Un chaos de roches, une avalanche de nuages,
Des lames emballées qui fracassent les berges,
Dressées en rouleaux charriant mille congères.
Ce fleuve, ces montagnes semblent une peinture,
En une époque, combien de sages et de braves ?

De très loin je songe au Gong Jin de ces années,
Petite Qiao tout juste épousée,
Quelle noble allure et quelle vaillance !
En éventail de plumes et coiffe de soie,
Tranquille face au danger,
Causant et plaisantant, il se rendit maître
d’un ennemi réduit en cendres volantes et en fumée.
Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes, 
Avec tant d’indulgence il se contenterait de rire de moi,
Né depuis si longtemps que mes cheveux sont blancs,
Qui traverse le monde comme en rêve,
Et n’y rend qu’un cratère consacré à la lune sur le fleuve.


CALLIGRAPHIE ORIGINALE DE SHI BO - EXTRAITE DE "PASSION A L'ENCRE" - (VOIR DANS LA MARGE)
Voici ma traduction qui cherche à respecter le magnifique texte original :

Nostalgie de la Falaise Rouge
Sur l’air Nian Nu Jiao
Su Shi (1037 – 1101)

Vers l’est galope le grand fleuve
Ses ondes ont emporté tant de héros de l’ancien monde
A l’ouest de la forteresse antique
On dit que c’est la fameuse Falaise Rouge
A l’époque des Trois Royaumes
Le général Zhou Yu avait gagné la bataille
Eventail de plume à la main
Coiffé d’un foulard de soie
Les rochers escarpés percent les nuées
Les vagues impétueuses se brisent sur le rivage
Soulevant mille monceaux neigeux
Si pittoresque est ce paysage
Qu’il fit l’admiration des hommes les plus courageux
Il me souvient du général vaillant et brillant
Tout souriant et causant avec sa nouvelle épouse
Il regardait la flotte ennemie s’en aller en fumée
En visitant cet ancien champ de bataille
Je me raille de mon émotion si forte
Quel regret que mes cheveux soient déjà grisonnants
La vie est trop brève tel un rêve
Je verse une coupe de vin
Et à la lune 
Et au grand fleuve


En faisant la comparaison de ces deux traductions, on peut se rendre facilement compte combien il est important de connaître l’histoire chinoise et ses évolutions culturelles (littéraire et artistique) . Cela permet alors de  mieux saisir et traduire l’ancienne poésie chinoise. Je recommande en toute sincérité à tous ceux qui essaient ce genre de traductions d’être à la fois, prudents et modestes.




mardi 25 juin 2019

A PROPOS DE LA TRADUCTION DE L'ANCIENNE POÉSIE CHINOISE EN FRANÇAIS.....

    --浅谈汉语古诗的法文翻译
Récemment, on m’a offert un gros et beau livre de traduction des anciens poèmes 古诗des Song en français. J’ai une admiration forte pour le traducteur, car comprendre la langue ancienne chinoise 古汉语 utilisée par les poètes des Tang et Song n’est pas une mince affaire, même pour les étudiants chinois. Cela paraît  encore plus difficile pour nous autres Européens car cette langue classique de la poésie chinoise des siècles lointains est une langue hautement condensée, ornée d’anecdotes historiques掌故et parfumée par de nombreuses allusions folkloriques 民间讽喻
   Je comprends parfaitement cette situation où se trouvent bon nombre de traducteurs sinologues français, car je suis souvent confronté à la même difficulté lorsque j’écoute un sketch humoristique français : souvent je ne comprends pas pourquoi soudain les gens éclatent de rire à un mot ou à une expression historique ou folklorique. C’est pourquoi je conseille toujours à mes amis sinologues d’être prudents et modestes quand on entreprend la traduction des anciens poèmes chinois.

   J’ai un ami français qui est depuis des années traducteur de l’ancienne poésie chinoise. Sa façon de procéder peu commune m’étonne et m’intrigue infiniment : ne connaissant le chinois ni contemporain ni ancien, lorsqu’ il décide de traduire un ancien poème chinois, il cherche et trouve toujours deux ou trois versions françaises dans différentes éditions. Il compare mot à mot ces traductions françaises ainsi trouvées pour se faire une compréhension (une idée ) du poème avant de forger dans sa tête sa traduction. Je lui dis souvent de faire attention à des erreurs existant dans différentes traductions qui pourront l’induire en erreur. Mais j’avoue que son courage force toujours mon admiration.

   A part la compréhension de la langue, il y a un autre principe pour toute la traduction: 
fidélité .
Le traducteur n’est ni plus ni moins qu’un transmetteur fidèle d’une langue à l’ autre .  Il n’a le droit ni d’omettre ni d’ajouter quoi que ce soit, il faut respecter scrupuleusement le texte original. Or dans ma lecture des traductions de ce genre publiées par d’importantes maisons d’édition, je trouve bien souvent des omissions ou des rajouts de la part du traducteur. C’est totalement insupportable, pour ne pas dire inadmissible, inacceptable !


Je me rappelle qu’une fois, mon amie Elisabeth B m’a présenté un livre de traduction, le traducteur a mis un vers en français sous le titre du livre, affirmant que ce vers est de Li Bai. J’ai fait des recherches pour trouver ce vers en chinois, mais en vain. J’ai conseillé à mon amie d’écrire une lettre à l’éditeur pour demander l’origine de ce vers chinois traduit en français. Silence radio de l’éditeur ! Je comprends ce silence, car en fait ce vers n’est que la création du traducteur français. J’avais un goût amer dans la gorge.

( À SUIVRE)....
 

lundi 10 juin 2019

APERÇU DES POEMES CONTEMPLATIFS (SUITE)

Quelques extraits .........

                                                   La couverture soyeuse invite à la lecture.  



Contemplation des fleurs dans le monastère

Guang Xuan

"Venu de très loin
Le vent d’Est amène le parfum
La Grande nature offre mille fleurs épanouies au soleil
Je ris devant ce pavillon rouge qui abrite l’immortel
A qui je rends visite
Au fond de sa grotte ombragée par des fleurs de pêcher"

Poeme de Guan Xuan Vivant autour de 821) ermite du Temple Anguo de la dynastie des Tang, maître de contemplation et poète contemplatif.


Pour exemple, ce recueil présente 10 poèmes accompagnés de calligraphies originales ....


le cahier impérial se conclue par une authentification numérotée.