Vous trouverez sur ce blog, au fil des jours et des mois, les oeuvres réalisées par le Maitre Calligraphe Shi Bo, ainsi que les stages qu'il propose, ses livres numérotés et autres parutions, ses commentaires ....... Que la visite vous soit un enrichissement.
L'administratrice : Sérénité'art

dimanche 10 avril 2022

A PROPOS DE LA LIAISON CALLIGRAPHIQUE - suite et fin de l'article.

 ......Suite du post précédent.

...Ensuite, la liaison est naturelle, spontanée. Cela veut dire que quand le calligraphe ne sent pas à l’aise avec le mouvement du pinceau, il ne faut pas s’y aventurer. Les grands maîtres  pratiquent cette liaison lorsque leur émotion monte au point que le pinceau ne peut plus s’arrêter entre certains traits et certains mots. C’est donc le résultat d’une émotion montée à un certain degré dans le corps du calligraphe et dans le pinceau. Cela s’appelle bi sui qing ( 笔随情 ) « le pinceau suit le sentiment ».


笔随情




De plus, la liaison ne doit pas nuire au trait qui la précède. J’insiste sur cela parce que je constate dans les copies d’exercices de mes élèves que ce dernier trait est souvent négligé, grignoté, donc boîteux, car l’auteur anticipe trop pour faire rapidement la liaison.

 

Enfin, il ne faut pas exagérer la liaison. Cela veut dire concrètement qu’on peut lier trois mots sans les couper, très rarement au-delà de quatre mots liés d’un seul trait. Le plus grand maître historique du caoshu Huai Su se limitait à lier  trois mots tout au plus.

 怀素 

                                                                             Huai Su

 Pourquoi ? Parce qu’il faut offrir aux lecteurs une occasion de respirer !


Si l’on respecte ces principes élémentaires, la liaison, élégante et fluide, peut rendre l’œuvre calligraphique très limpide et même lyrique. Il s’agit là d’une  haute beauté esthétique. 

Cette beauté est au bout du pinceau studieux.