La Poésie m'accompagne |
Dans ma vie d’émigré à Paris, bonheur et tristesse se mêlent : je vis dans la tranquillité d’esprit d’un homme qui jouit d’une liberté certaine , mais la solitude et la nostalgie du pays natal me remplissent de mélancolie. Heureusement la poésie et la calligraphie (mes deux amies intimes) me tiennent fidèlement compagnie. Elles sont les meilleurs témoins de mes heurts et malheurs, de ma joie et de ma tristesse, reflètant parfaitement mon état d’esprit et mes sentiments.
J’exprime ces sentiments contradictoires à travers mes calligraphies - souvent dans un style galopant et vigoureux, un peu extravagant - ainsi que mes poèmes, écrits dans le style de ceux que composèrent les grands poètes de la dynastie des Tang et des Song.
On appelle ce genre de poèmes : Lüshi.
Ils sont pour moi le moyen d’évacuer les sentiments profonds, douloureux, lancinants, mais, aussi, parfois joyeux !
Je compose ces poèmes tantôt en chinois, tantôt directement en français. C’est un exercice difficile, je dirais même périlleux pour moi qui connais peu la langue française, si nuancée et si profonde : la poésie française est tellement belle et si joliment ciselée !
Je vous en confie une dizaine :
qu’en penseront mes lecteurs avisés ?
1 - Contemplation de la neige
En hiver 1990, j’écrivais un roman dans une villa au bord de la Manche, à Coutainville en Normandie. Une nuit, la neige se mit à tomber abondamment et silencieusement.
Le grondement des vagues brise mon rêve profond
Je monte en haut du pavillon pour regarder l’horizon vague
Mille choses sont recouvertes d’une nappe blanche
Appuyé sur la balustrade je suis envahi par la tristesse
Il est naturel que les hommes vieillissent
La montagne verte a aussi les cheveux blancs
Le 23 décembre 1990
望 雪
濤聲驚幽夢,
登樓望朦朧。
萬物披白雪,
倚欄惆悵空。
世人易老當天由,
青山也有白頭愁。
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