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mercredi 14 novembre 2018

孟浩然:浩气长存的诗人 MENG HAORAN : POETE D’ÂME NOBLE - 4


Amitié pour Wang Wei


A 40 ans ( en l’an 728), Meng Haoran vint s’installer dans la capitale Chang An de l’empire de la dynastie des Tang. Ce séjour avait deux buts : 
-- d’abord, visiter la capitale et ses alentours et rendre visite à des amis lettrés tels que Wang Wei pour qui il nourrissait une grande amitié !
 -- ensuite passer l’examen impérial afin d’obtenir un poste au gouvernement et à l’Académie impériale.
Durant les deux mois d’attente du résultat de l’examen, il fréquenta Wang Wei. Ils composèrent ensemble des poèmes, ainsi naquit chez Meng Haoren une grande admiration pour le grand Maître. 
Hélas, au jour de l’annonce des résultats, son nom ne figurait pas sur la liste des candidats reçus.
Fort déçu, il invita Wang Wei dans un petit salon de thé. Plusieurs coupes de vin avalées, sous l’effet de l’alcool et de la tristesse, il prit son pinceau et improvisa  sur le papier ces huit vers :

留别王维

寂寂竟何待  朝朝空自歸
欲尋芳草去  惜與故人違
當路誰相假  知音世所稀
只應守寂寞  還掩故園扉 


Adieu à Wang Wei

Instants si calmes
Que peut-on encore espérer?
Heures si médiocres
Je rentre chaque jour sans rien avoir obtenu
Je voudrais retourner en ermitage 
auprès de mes fleurs et de mes herbes
Au grand regret de vous quitter mon cher ami
Qui voudrait m’aider vraiment sur ce chemin ?
Il existe trop peu d’amis intimes en ce monde
Je dois garder toujours ma vie solitaire
Et bien fermer la porte en branchage de ma cour

Le poète se lamentait du résultat médiocre de son examen et exprimait son désir de reprendre sa vie solitaire en ermite, tout en déclarant son regret de dire adieu à son grand ami Wang Wei.  

 Retour à la vie solitaire 归隐

Après l’échec à l’examen impérial, Meng Haoran sombra dans la déception et noya sa tristesse dans des coupes incessantes d’alcool. Il se lamentait de ne pas avoir d’amis qui pouvaient l’aider à accéder à la haute société de la capitale Chang An.
Un jour, son ami Wang Wei vint à son hôtel lui annoncer une excellente nouvelle : quelques amis hauts placés, tels le grand poète  Zhang Jiuling alors premier ministre de l’empire, et l’immense lettré Li Shizhi, avaient parlé de son talent poétique à l’Empereur Xuanzhong qui finit par accepter de recevoir Meng Haoran.
Celui-ci, ému et étonné, composa le poème suivant pour cette
grande occasion tant attendue :

暮岁归南山
北阙休上书,南山归敝庐。
不才明主弃,多病故人疏。
白发催年老,青阳逼岁除。
永怀愁不寐,松月夜窗虚。

( photo 6 )

 Retour à la montagne du sud à l’âge crépusculaire

Dans le pays nord il ne faut pas écrire à l’empereur
Je préfère retourner à la montagne du sud dans ma pauvre chaumière
Je n’ai pas de talent et le monarque clairvoyant me rejette
Malade je suis abandonné par mes amis
Les cheveux blancs poussent à la vieillesse
Le soleil printanier chasse les années qui me restent
Triste je ne trouve plus le sommeil
Au clair de lune, près du pin
mes fenêtres m’offrent le vide nocturne

Pendant la réception impériale, Meng Le Noble récita ce poème rempli de lamentation et de mécontentement, et l’empereur tourna le dos, s’en alla dans une colère bleue.
Peu de temps après, notre grand poète fort déçu et triste quitta la capitale et retourna à Xiangyang. Il y mourut peu de jours après son retour, dans sa demeure solitaire.


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