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mardi 18 septembre 2018

L'IMMORTEL POETE LI BAI QUE JE VÉNÈRE - 3


Toujours en ivresse

Durant toute sa vie, l’Immortel poète Li Bai n’aima pas fréquenter la haute société, il n’assuma qu’une seule fonction officielle en tant qu’académicien impérial, d’autant plus qu’il ne resta à ce poste que pendant un an. Le reste de sa vie, le poète errait tout le temps entre montagnes et fleuves, une petite gourde remplie de liqueur accrochée à la ceinture lui restant toujours fidèle. Les archives disent que Li Bai composait ses poèmes sous l’émotion fermentée et aiguisée par l’alcool, lui-même dit cette phrase célèbre : « un boisseau d’alcool avalé, mille poèmes fermentés » ( 斗酒诗千篇 ).
L’ivresse était pour lui la meilleure source de création poétique. Li Bai nous laissa de nombreux poèmes sur ce sujet. Voyons-en quelques-uns :

                                                        月下独酌

hua jian yi hu jiu    du zhuo wu xiang qin
花间一壶酒    独酌无相亲
ju bei yao ming yue    dui ying cheng san ren
举杯邀明月    对影成三人
yue ji bu jie yin    ying tu sui wo shen
月既不解饮    影徒随我身
zan ban yue dui ying    xing le xu ji chun
暂伴月对影    行乐须及春
wo ge yue pai huai    wo wu ying ling luan
我歌月徘徊    我舞影零乱
xing shi tong jiao huan    zui hou ge fen san
醒时同交欢    醉后各分散
yong jie wu qing you    xiqng qi miao yun han
永结无情游    相期邈云汉

Seul devant ma coupe au clair de lune

Entouré des fleurs devant ma coupe
Je bois dans la solitude
Je lève mon verre vers la lune
Trinquons à nous trois
Lune, mon ombre et moi
La lune ne descend pas boire
Mon ombre ne sait que me suivre
La lune et mon ombre m’accompagent pour l’instant
Profitons du printemps pour nous laisser aller à l’allégresse
Lorsque je chante la lune flâne
Quand je danse mon ombre zigzague
Amusons-nous ensemble au moment de mon éveil
Avant que l’ivresse ne nous sépare
Promettons-nous un amour éternel
Même si les nuages finissent par nous disperser
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                                                          将进酒

钟鼓馔玉不足贵
但愿长醉不复醒
古来圣贤皆寂寞
惟有饮者留其名
(摘句)
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Invitation à boire de l’alcool

( Extraits)

Les grands banquets aux accents
des tambours et des cloches ne valent rien
pourvu que je reste toujours sous l’ivresse
sans jamais me réveiller
Depuis que le monde est monde
Les sages sont toujours éphémères
Seuls les gens qui boivent du vin
laissent leurs noms à jamais

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Au crépuscule de sa vie........
Vers la fin de sa vie, Li Bai, fatigué par ses incessants voyages par monts et par vaux, chercha un endroit pour s’installer définitivement. Il finit par être accepté par son oncle Li Bingyang, préfet du district Dangtu, dans la province de l’An-hui. Sur son chemin il passa par la ville Baidi, sur le grand fleuve bleu et laissa un poème exceptionnel :

zao fa bai di cheng
早发白帝城

zhao ci bai di cai yun jian
朝辞白帝彩云间
qian li jiang ling yi ri huan
千里江陵一日还
liang an yuan sheng ti bu zhu
两岸猿声啼不住
qing zhou yi guo wan chong shan
轻舟已过万重山

Partir au petit matin de la ville de Baidi

Je quitte à l’aube la ville Baidi baignée
dans les nuages multicolores
Et me voilà au crépuscule à Jiangling
Mille li déjà parcourus
Les cris de grands singes ne cessent de résonner
dans les montagnes des deux rives
Mon bateau léger file parmi dix mille défilés

Ce poème fut presqu’un résumé de sa vie qui, comme un léger bateau, se jeta dans le précipice du long cours du temps. Il se sentait alors près du point final de son séjour sur ce monde.
En effet, il arriva chez son oncle en hiver de l’an 761, et six mois après il mourut d’une longue maladie, en nous laissant 1010 poèmes. En Chine, récemment , une maison d’édition a édité ces 1010 poèmes en 25 volumes.
J’aime ce grand Immortel épris de liberté et bien extravagant qui ne consomma pas avec modération ni le vin et ni la poésie.

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