Comparaison (suite)
... Maintenant à travers trois poèmes de Wang Wei 王维, nous allons déguster différents styles de traductions qui, à mon avis, n’ont rien à voir avec la trahison.
Premier poème chinois ( 4 traductions )
鸟鸣涧
人闲桂花落
夜静春山空
月出惊山鸟
时鸣春涧中
1- Ma traduction :
Dans la vallée au gazouillement des oiseaux
Les fleurs d’osmanthe tombent dans le silence du monde
La nuit calme la montagne du printemps se vide
La lune naissante effraie les oiseaux montagnards
Dans la vallée se répercutent leurs cris de temps à autre
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Loisir Les fleurs de cannelier choient
Nuit calme Printemps La montagne est vide
La lune sort, effraie les oiseaux montagnards
Parfois leur chant printanier se détache du bruit du ruisseau
3- La traduction de Jean Pierre Diény
Les humains se reposent
Les fleurs de cassia tombent
Nuit calme de printemps
sur la montagne vide
au lever de la lune
l’oiseau des monts s’effraie
Et siffle par instant
Dans le val printanier
4- La traduction de Cheng Wing fun et Hervé COLLET ( Moundarren)
Le torrent au cri d’oiseau
Silence, les voix des gens se sont tues, les fleurs
des oliviers odorants se dispersent
nuit calme de printemps dans la montagne déserte
la lune surgit, effrayant un oiseau de la montagne
plusieurs fois il crie près du torrent printanier
Deuxième poème de Wang Wei ( deux traduction )
无题
荆溪白石出
天寒红叶稀
山路元无雨
空翠湿人衣
1- Ma traduction
Sans titre
Du ruisseau Jing émergent des rochers blancs
L’air froid raréfie les feuilles rouges
Sur le sentier montagnard aucune goutte de pluie
Pourtant la verdure solitaire humecte mes habits
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Du torrent aux épineux
Du torrent aux épineux émergent des rocs blancs
L’espace est froid, les feuilles rougies se font rares
Sentier de montagne : plus de pluie
Le ciel devenu bleu, mes habits encore humides
Troisième poème ( deux traductions )
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山居晚秋
空山新雨后 天气晚来秋
明月松间照 清泉石上流
竹喧归浣女 莲动下渔舟
随意春芳歇 王孙自可留
1- Ma traduction
Un soir d’automne dans un chalet de montagne
Dans la montagne déserte
La pluie est tombée à nouveau
Le soir il fait déjà un temps d’automne
Le clair de lune se répand entre les pins
La source limpide galope sur le gravier
Des bambous parviennent
des cris des lavandières sur le chemin de retour
Les lotus dansent au passage des bateaux de pêche
Les plantes printanières sont fanées depuis longtemps
Mais vous pouvez rester ici mes amis charmants
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Vide, la montagne, après la pluie toute neuve
L’air : on sent venir l’automne tardif
Luisante lune luit parmi les pins
Claire fontaine sur les pierres coule
Bambous de bruire : retour des lavandières
Lotus de bouger : la barque du pêcheur
A loisir on repose, effluves printaniers
Pour le petit prince, des raisons de rester