願 二0二一 年
風調雨順普天同樂 - 時波
Je souhaite que l’année 2021
soit sous un vent favorable
et avec une pluie propice
et que le monde entier soit joyeux
願 二0二一 年
風調雨順普天同樂 - 時波
Je souhaite que l’année 2021
soit sous un vent favorable
et avec une pluie propice
et que le monde entier soit joyeux
...Quelques thèmes préférés des Chinois pour marquer avec leur pinceau les fêtes de fin d’année (suite)
6 返璞歸真
Retour à la vérité et à la simplicité
Devant notre coupe, il faut chanter joyeusement
8 知足常樂
Se contenter de peu rend toujours heureux
9 心想事成
Tous les vœux se réalisent
Déborder d’enthousiasme
Le temps file rapidement et inexorablement. La fin de l’année 2020 approche à pas de géant.
Comme le veut la tradition, à cette occasion, on offre des cadeaux à ses proches et à ses amis.
A mes amis calligraphes, je propose quelques thèmes préférés des Chinois pour inscrire de leur pinceau les fêtes de fin d’année :
1 - 天長地久
L’amour aussi éternel que ciel et terre
2 - 浩氣長存
Que soit éternelle notre grandeur d’âme
3 - 自强不息
Aller toujours vaillamment de l’avant
4 - 澄心清神
Purifier le cœur et l’âme
5 - 志存高逺
Une haute volonté qui vise loin
(A suivre.....)
5
2020年8月3日星期一
深院花影迎月来
Au fond de la cour
les fleurs remuent leur ombre
en accueillant la lune
6
2020年9月8日星期二
数笔勾出天地宽
Quelques coups de pinceau déploient l’immensité du ciel et de la terre
7
2020年10月6日星期二
塞纳流淌万古情
La Seine coule tranquillement
chargée de sentiments depuis la nuit des temps
封城绝句
Maximes du confinement
Depuis le confinement, je compose chaque jour une sentence ou une maxime pour m’exprimer en poésie et en calligraphie. J’en ai choisi sept pour que mes amis partagent mes émotions.
1
2020年5月14日星期四
风雨中抱紧自由
Bravant vent et pluie
embrassons bien fort la liberté
2
2020年5月16日星期六
草木感春竞风流
Pour remercier le printemps
herbes et arbres rivalisent de charme et d’élégance
3
2020年6月4日星期四
彻夜风雨扰乡思
Toute la nuit vent et pluie
perturbent ma nostalgie pour mon lointain pays
4
2020年7月9日星期四
闭门独赏一杯茶
Reclus, seul, je savoure pleinement mon thé
(à suivre)
Comparaison (suite)
... Maintenant à travers trois poèmes de Wang Wei 王维, nous allons déguster différents styles de traductions qui, à mon avis, n’ont rien à voir avec la trahison.
Premier poème chinois ( 4 traductions )
鸟鸣涧
人闲桂花落
夜静春山空
月出惊山鸟
时鸣春涧中
1- Ma traduction :
Dans la vallée au gazouillement des oiseaux
Les fleurs d’osmanthe tombent dans le silence du monde
La nuit calme la montagne du printemps se vide
La lune naissante effraie les oiseaux montagnards
Dans la vallée se répercutent leurs cris de temps à autre
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Loisir Les fleurs de cannelier choient
Nuit calme Printemps La montagne est vide
La lune sort, effraie les oiseaux montagnards
Parfois leur chant printanier se détache du bruit du ruisseau
3- La traduction de Jean Pierre Diény
Les humains se reposent
Les fleurs de cassia tombent
Nuit calme de printemps
sur la montagne vide
au lever de la lune
l’oiseau des monts s’effraie
Et siffle par instant
Dans le val printanier
4- La traduction de Cheng Wing fun et Hervé COLLET ( Moundarren)
Le torrent au cri d’oiseau
Silence, les voix des gens se sont tues, les fleurs
des oliviers odorants se dispersent
nuit calme de printemps dans la montagne déserte
la lune surgit, effrayant un oiseau de la montagne
plusieurs fois il crie près du torrent printanier
Deuxième poème de Wang Wei ( deux traduction )
无题
荆溪白石出
天寒红叶稀
山路元无雨
空翠湿人衣
1- Ma traduction
Sans titre
Du ruisseau Jing émergent des rochers blancs
L’air froid raréfie les feuilles rouges
Sur le sentier montagnard aucune goutte de pluie
Pourtant la verdure solitaire humecte mes habits
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Du torrent aux épineux
Du torrent aux épineux émergent des rocs blancs
L’espace est froid, les feuilles rougies se font rares
Sentier de montagne : plus de pluie
Le ciel devenu bleu, mes habits encore humides
Troisième poème ( deux traductions )
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山居晚秋
空山新雨后 天气晚来秋
明月松间照 清泉石上流
竹喧归浣女 莲动下渔舟
随意春芳歇 王孙自可留
1- Ma traduction
Un soir d’automne dans un chalet de montagne
Dans la montagne déserte
La pluie est tombée à nouveau
Le soir il fait déjà un temps d’automne
Le clair de lune se répand entre les pins
La source limpide galope sur le gravier
Des bambous parviennent
des cris des lavandières sur le chemin de retour
Les lotus dansent au passage des bateaux de pêche
Les plantes printanières sont fanées depuis longtemps
Mais vous pouvez rester ici mes amis charmants
2- La traduction dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » de Maurice COYAUD
Vide, la montagne, après la pluie toute neuve
L’air : on sent venir l’automne tardif
Luisante lune luit parmi les pins
Claire fontaine sur les pierres coule
Bambous de bruire : retour des lavandières
Lotus de bouger : la barque du pêcheur
A loisir on repose, effluves printaniers
Pour le petit prince, des raisons de rester
...Un jour une amie m’a apporté une traduction des poèmes de
Du Fu (712- 770) 杜甫
杜甫 |
Le traducteur est le même que celui du livre français de Shi Tao. Sur la page de garde, est imprimé en gras un vers en français de Du Fu. Alors que je connais bien les poèmes de ce grand poète de la dynastie des Tang, je ne sentais pas son style dans cette traduction en français par un traducteur dont je garde un mauvais souvenir. J’ai donc proposé à cette amie d’écrire à l’éditeur pour demander la version originale chinoise de ce vers de Du Fu.
Elle n’a jamais eu de réponse !
Deuxièmement, j’aimerais faire remarquer le courage démesuré chez certains traducteurs. En effet, je connais ce genre de courageux, ils ont à peine commencé à apprendre le chinois qu’ ils attaquent déjà le difficile travail de traduction. Certes, leur volonté est louable, je dirais même noble, mais leurs moyens de travail ne sont pas satisfaisants, le moins qu’on puisse dire est que leurs moyens ne sont pas à la hauteur de leur noble vœu.
Je connais un ami traducteur, son procédé de traduction me paraît hors du commun pour ne pas dire bizarre.
Ne connaissant pas le chinois, il rassemble plusieurs traductions déjà publiées d’un même texte chinois, il les lit attentivement et comprend ainsi l’essentiel de chaque phrase. Partant de cette compréhension, il mijote sa traduction. La façon est à la fois ingénieuse et courageuse, mais ce courage ne garantit pas la fidélité au texte original.
Pourtant je crois que la traduction est une création linguistique. La preuve ?
Lisons la suite :
2 comparaison
Maintenant, nous allons faire un jeu linguistique : admirer et comparer plusieurs traductions différentes de quelques poèmes de la dynastie des Tang.
Je me permets deux notes :
Note 1 : La poésie des Tang est toujours bien appréciée par les Chinois et abondamment traduite en différentes langues, mais comme ces poèmes sont écrits dans une langue très ancienne et hautement condensée, cela crée beaucoup de difficultés pour la compréhension, d’où l’embarras dans lequel s’enlisent souvent les traducteurs.
Note 2 : je présenterai ma traduction et la traduction de sinologues français. Je dois dire que : loin de moi est l’idée de vouloir ridiculiser ou rabaisser ces traducteurs français en comparant leur traduction à la mienne ! En fait, leur traduction me paraît assez louable !
Wang Wei 王维 |
Je me livre à ce jeu à partir de trois poèmes de Wang Wei dans le but de faire savourer les différents délices de nos traductions.
(à suivre !)
翻译杂感
Quelques mots sur la traduction |
Quelques mots sur la traduction
1- trahison ?
Je me rappelle souvent du professeur de littérature Qian Zhitong de l’Université Fudan à Shanghai qui venait de temps en temps chez mes parents boire le thé. Il avait passé sa jeunesse à Paris et à Londres ; il était très connu pour son érudition dans le domaine de la littérature française et anglaise .
Un soir, au cours d’une discussion sur les différentes langues, il déclara ceci à mon père :
« J’essaie de traduire nos classiques philosophiques et littéraires en français, mais c’est vraiment très difficile car le chinois et le français sont deux remarquables langues pourtant tellement différentes qu’il est impossible de les traduire fidèlement l’une en l’autre.
...C’est pourquoi on aime dire que la traduction est une trahison … »
La traduction est une trahison.
Cette assertion d’un grand professeur de littérature s’est imprégnée dans ma tête depuis ma jeunesse et a impacté ma conception de la traduction. Mais en même temps j’ai toujours voulu savoir si on pouvait faire mentir cette règle et être bien fidèle au texte original.
La vie a voulu que je vienne vivre en France : cette nouvelle vie m’a offert et m’offre toujours beaucoup d’opportunités de rencontrer d’excellents traducteurs français et d’étudier leurs traductions de romans et poèmes chinois en français. Ce qui me permet d’apprendre beaucoup de choses.
D’abord, je constate avec joie et étonnement qu’en France, il existe un important cortège d’excellents sinologues et de remarquables traducteurs. Grâce à leurs efforts, des ouvrages chinois sont abondamment traduits et édités en français, par exemple le classique « Dao De Jing » (道德经) de Laoze, et les poèmes de la dynastie des Tang, etc…
道德经 |
De cela je me réjouis énormément !
J’aime étudier ces traductions en les comparant les unes aux autres, mais au fur et à mesure, je vois que les différentes traductions d’un même texte chinois peuvent être très éloignées les unes des autres jusqu’à être diamétralement opposées. !
Je pense que c’est normal car la langue classique chinoise est déjà très difficile pour nous Chinois, donc encore plus pour les Européens. Chacun comprend le texte chinois suivant ses connaissances de la langue et son expérience littéraire. Comme cette compréhension est plus ou moins profonde et large, la traduction française peut être très variée.
Pourtant, ce qui me paraît difficilement tolérable, c’est que j’ai remarqué deux phénomènes désagréables :
Premièrement , je voudrais parler de la désinvolture à laquelle se livrent quelques traducteurs dans leur traduction.
Par exemple, il y a une dizaine d’années, j’ai été invité à relire une traduction française du livre de Shi Tao ( 1642 – 1707 ) 石涛 , en vue d’une nouvelle édition.
Shi Tao |
Quand je lisais la traduction en regardant en même temps le texte chinois, je constatais des omissions pour des passages difficiles et pas mal d’éléments qu’on ne trouve pas dans le texte chinois.
J’appelle cette procédure de traduction « désinvolture » ...(à suivre)
3- 依稀梦歸姑苏园
Dans mon rêve flou,
je retourne aux jardins de Suzhou
(Note : octobre-novembre 2019, j’ai fait un voyage à Suzhou et à Shanghai, ainsi qu’à Hangzhou, trois villes où j’ai passé mon enfance et mon adolescence, des souvenirs nostalgiques me hantent dans mon esprit…)
Sous la faible lueur de la lune
déjà bien frais est l’automne
5- 微风轻拂白窗纱
Un vent léger caresse le rideau blanc de la fenêtre